Le choléra est fréquent au Cameroun. Le pays est aux prises avec l’épidémie de choléra depuis le 21 octobre 2021. En novembre 2021, il a tué 13 personnes à Yaoundé et Ekondo-Titi, une ville côtière au nord-ouest de Douala. La maladie résulte de la consommation d'eau ou d'aliments contaminés. Mais depuis la maladie a flambé et atteint aujourd'hui des chiffres incroyables.
Au total, sept régions sur 10 au Cameroun sont affectées par le vibrion cholérique. Le pays enregistre au 22 juin 2022, 8810 cas confirmés de choléra dont 164 décès. L’épidémie apparue en fin octobre 2021 dans certaines régions, s’est répandue et plus d’un semestre après, elle continue de faire sa progression. Quatre des sept régions concernées continuent d’enregistrer de nouveaux malades. Il s’agit du Centre, du Littoral, de l’Ouest et du Sud-Ouest.
La région du Sud-Ouest représente à elle seule près de la moitié du nombre total de décès et de cas de personnes malades.
« Le taux d'incidence augmente jour après jour », déclare le Dr Filbert Eko Eko, délégué à la Santé publique de la région du Sud-Ouest du Cameroun. « En plus d'être une région meurtrie par la crise anglophone, la région du Sud-Ouest est une région frontalière avec le Nigeria », a-t-il déclaré. Par conséquent, « il est difficile de contrôler les personnes qui sillonnent la frontière maritime. Cette zone enclavée rend difficile l'accès des populations aux kits sanitaires », explique-t-il.
« L'épidémie de choléra commence généralement pendant la saison sèche, ce qui implique a priori un problème de manque d’eau. Nous devons fournir de l'eau potable à la communauté. Nous devons également vérifier leurs conditions sanitaires, en particulier l'élimination des matières fécales ».
« Le principal moyen d’approvisionnement reste la principale source d'eau, pour ceux qui n'ont pas les moyens de s’acheter de l'eau minérale ou l'eau en provenance du forage », dit-il.
Il révèle avoir dépensé la somme d’environ deux millions de FCFA pour construire son forage. Ce montant représente une fortune pour un village constitué d’une population majoritairement pauvre.
Selon le département ministériel en charge de la Santé, les investigations se poursuivent dans les localités touchées. L’objectif général est de réduire la prolifération de cette maladie contagieuse.
Ces précisions sont issues de l’exposé du ministre de la Santé publique Malachie Manaouda au cours du Conseil de Cabinet. Ce conclave mensuel du gouvernement a été présidé par le Premier ministre Joseph Dion Ngute à l’auditorium de ses services mardi 28 juin 2022.
En dehors de l’intervention du Minsanté, le ministre des Finances Louis-Paul Motaze et celui en charge de l’Economie Alamine Ousmane Mey ont aussi exposé. Le premier sur les grandes orientations et priorités budgétaires de l’Etat pour la période 2023-2025. Le second à propos de l’hypothèse du cadre d’investissements à moyen terme de l’Etat.