Le projet Point-Of-Care, mis en œuvre au Cameroun depuis décembre 2016 permet un diagnostic systématique et une prise en charge immédiate.
90% d’enfants testés au VIH, 90% d’enfants infectés sous-ARV et 90% de taux de couverture vaccinale à l’horizon 2030, tel est l’objectif visé par la politique sanitaire dans les services pédiatriques au Cameroun. Dans cette perspective, le projet Point-Of-Care (POC) introduit au Cameroun en décembre 2016 par Elisabeth Glaser Pediatric Aids Foundation a été évalué hier à Yaoundé. Les premiers résultats sont satisfaisants dans la région du Centre. Les chiffres sont éloquents :
Avant, il fallait entre 18 et 212 jours pour mettre à la disposition des parents, les résultats d’un enfant diagnostiqué. Aujourd’hui, avec le projet POC, ce délai est réduit à quelques heures dans plusieurs centres pilotes. Il faut au maximum deux jours pour que les résultats parviennent aux parents.
Avant dans la région du Centre, seulement 48% des résultats retournaient dans les centres de prélèvement et 29% seulement étaient retirés par les parents.
La donne a radicalement changé. Depuis la mise en place du POC, 647 enfants ont été diagnostiqués au niveau des formations sanitaires pilotes de la région du Centre, 644 résultats sont effectivement parvenus aux parents avec 68 cas dépistés positifs dont 61 soumis au traitement et quelques décès avant la prise en charge. Telles sont les statistiques données hier par les experts de Elisabeth Glaser Pediatric Aids Foundation.
Le projet vise l’amélioration de la prise en charge pédiatrique du VIH chez les enfants. Ce pan était jusquelà considéré comme le parent pauvre de la chaîne de lutte contre le VIH au Cameroun. En effet, en pédiatrie, le dépistage traînait. Aujourd’hui, on dépiste systématiquement pour augmenter la chance de survie des enfants exposés (nés de mères séropositives). Si les résultats présentés hier augurent de belles perspectives, Dr Charlotte Moussi, délégué régional de la Santé publique pour le Centre a révélé que les chiffres représentent à peine 20% de la cible.
C’est pourquoi, elle a encouragé ses collaborateurs à exploiter toutes les portes d’entrée pour toucher tous les enfants : les consultations externes, mais aussi, les services des urgences, les salles d’accouchement, les blocs-opératoires, les services de réanimation, les centres de vaccination, etc. Il est question de toucher tous les enfants exposés pour accroître leurs chances de survie. Plus le diagnostic est précoce (entre six semaines et 18 mois,), plus les chances de sauver un enfant sont aussi grandes a-t-elle insisté.
La réunion d’évaluation d’hier a permis aux différents centres de santé impliqués (privés et publics) de partager les bonnes pratiques. Elle s’est tenue au Centre Mère et Enfant de la Fondation Chantal Biya, qui, en la matière, est un centre d’excellence dont les méthodes sont à copier...