Les derniers chiffres officiels dans le pays révèlent que 496 506 personnes vivent avec le VIH au Cameroun (SPECTRUM 2020) ; 419 934 PV VIH (84,6%) qui connaissent leur statut sérologique VIH ; 374 483 connaissent leur statut et sont sous TARV ; La couverture en ARV est de 90,6% ; 84,8% des PvVIH connaissent leur statut sérologique et ont une charge virale supprimée (Rapport semestriel 2021).
Le Cameroun a une prévalence de 2.7% (Homme : 1,9% ; Femme : 3,4%) selon enquête de démographie et de santé (EDS 2018). 15 038 nouvelles infections (H : 5 272 ; F : 9 766) sont enregistrées dans l’ensemble du pays. Au regard de ses chiffres, la pandémie demeure un véritable problème de santé publique. Notons qu’entre 2004 et 2020 le taux de prévalence du VIH est passé de 5,6% à 2,7% au sein de la population âgée entre 15 et 49 ans.
Le nombre estimé de nouvelles infections a également connu une baisse considérable, de 47.958 en 2004 à 11.175 (Spectrum 2021). Ces chiffres montrent à suffisance que le Cameroun tient maîtrise de plus en plus cette pandémie. Malgré ces améliorations, de nombreux défis restent à relever, à l’instar de la réduction du taux de prévalence chez la jeune fille âgée entre 15 et 24 ans, qui se trouve 9 fois plus contaminée que le jeune garçon de la même tranche d’âge.
Pour améliorer davantage ces données, « le Plan Stratégique National de lutte contre le VIH, le SIDA et les 1ST 2O18-2O22(PSN) prévoit d’ici 2023, la réduction de 60 % les nouvelles infections, de 70 % la mortalité liée au VIH, améliorer de 50 % la qualité de vie des personnes infectées et/ ou affectées par le VIH et augmenter de 50 % la qualité de la gouvernance de la réponse nationale », précise le Dr Léonard Bonono, Secrétaire permanent du Comité national de lutte contre le Sida.
Pour y parvenir, le pays compte miser sur les approches de services différenciées lancées depuis début 2021. Prestation de service différencier aux enfants et adolescents ; prestation de service différencier aux entreprises ; dispensation Communautaire ; la dispensation multi mois ; la stratégie avancée en salle d’accouchement entre autres.
Réorientation de la lutte
Les nouveaux challenges du Cnls vise principalement, le renforcement de la coordination (entre les équipes du CNLS et les Directions techniques du Ministère de la Santé publique); l’augmentation de la couverture en antirétroviraux chez les enfants, les jeunes et les adolescents; la promotion de l’Auto dépistage comme stratégie complémentaire visant à accroître les connaissances sérologiques du VIH; la rétention aux soins et au traitement des personnes vivant avec le VIH en contexte de COVID-19; la réduction de l’incidence de l’infection à VIH chez la jeune fille dont l’âge est compris entre 15 et 24 ans et bien d’autres encore.
La stigmatisation et la discrimination (S&D) sont de plus en plus croissantes de même que l’auto stigmatisation liées au VIH ; des maux qui apparaissent aujourd’hui comme un réel frein à l’atteinte des objectifs du troisième 95 de l’ONUSIDA (toutes les personnes sous TARV bénéficieront d’une suppression virale).
Dans cet engrenage, le principal défi du Cameroun est l’atteinte des objectifs mondiaux des trois 95 fixés en 2030 à savoir que : 95% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique ; 95 % des personnes qui savent qu’elles sont séropositives au VIH ont accès à un traitement et 95 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable.