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Virus Ebola: flou sur la prévention au Cameroun

Ebola 52 cas de fièvre hémorragique ont été signalés au RDC

Thu, 31 May 2018 Source: Mutations n° 4625

Selon l’Organisation non-gouvernementale humanitaire International Rescue Committee (IRC), le risque élevé de propagation en République démocratique du Congo devrait amener les pays de la sous-région Afrique centrale à être en alerte. Entre-temps, au ministère de la Santé publique, l’on est incapable de brandir un document de riposte en cas d’épidémie.

Dans un communiqué signé le 17 mai 2018, le Conseil des ministres du Gabon marque « l’indignation du Gouvernement quant à l’information non fondée diffusée sur la chaîne de télévision africaine Africa 24, selon laquelle l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola serait au Gabon » En affirmant qu’« il n’en est rien », le gouvernement gabonais rassure les populations que « toutes les mesures de prévention sont prises par la traditionnelle cellule de veille composée des experts et médecins des ministères de la Santé et de la Défense nationale. »

Tout est parti de l’épidémie d’Ebola déclarée le 8 mai 2018 à Bikoro, en République démocratique du Congo (RDC), à 600 km au nord de Kinshasa, à la frontière avec le CongoBrazzaville. Elle s’est ensuite propagée à Mbandaka, ville de 1,2 million d’habitants.

«Au total, 52 cas de fièvre hémorragique ont été signalés dans la région, dont 31 confirmés, 13 probables et 8 suspects » à la date du 23 mai, écrit dans un communiqué le ministère congolais de la Santé. Des chiffres modifiés par la suite. Le nombre des cas est passé de 58 à 52 et celui des morts 27 à 22. Cet écart s'expliquant par le fait que certains morts ont été au début faussement attribués à Ebola, alors que des cas se sont révélés négatifs aux analyses de laboratoire.

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Dans un autre communiqué, le numéro deux de l’église catholique congolaise, Mgr Fridolin Ambongo, de retour d’un séjour à Mbandaka et Bikoro, l’épicentre de l’épidémie, indique que « 25 décès, 54 cas enregistrés, dont 35 positifs et 1139 personnes ayant été en contact avec un malade ou un cadavre ». Pour l’archevêque coadjucateur de Kinshasa et administrateur apostolique de Mbandaka-Bikoro, « il faut donc craindre un pic de nouveaux cas dans les trois semaines à venir, puisque la période d’incubation du virus va de deux à 21 jours ».

A en croire IRC, « malgré une réponse internationale rapide, il y a un haut risque de propagation au niveau national et international». L’organisation appelle à des fonds supplémentaires pour venir en aide aux malades de la 9ème épidémie d’Ebola en territoire congolais depuis 1976.

Ces cas confirmés et décès aux portes des pays partageant des frontières avec le Cameroun devraient donner l’alerte aux autorités sanitaires. Ce d’autant que la RDC, comme la RCA, est un pays instable dont les populations sont en perpétuels déplacements.

Si jusqu’ici, aucun cas n’a été signalé chez nous ces dernières années, il n’est pas exclu que la maladie traverse nos frontières. Sur le site de ce qui était encore le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, www.minatd.cm, la direction de la Protection civile, en charge de l’organisation de la riposte en cas d’épidémies et de catastrophes (Orsec), signale, dans son recensement des catastrophes au Cameroun au cours de la période 1990-2000, 300 cas de diarrhée rouge qui s’apparentait à de l’hémorragie à virus Ebola à Ngoyla et Messok, dans le département du Haut-Nyong, Région de l’Est, en 1997 et à Mbalmayo, département du Nyong-et So’o, Région du Centre en 1998.

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Toutes nos tentatives pour obtenir des informations sur un plan de riposte en cas d’épidémie de l’hémorragie à virus Ebola sont restées vaines.

Plusieurs rendez-vous avec à chaque fois des personnes différentes au ministère de la Santé publique ont fini par éprouver le reporter de Repères.

C’est sur le site de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) que l’on apprend que « le Cameroun dispose d’un plan opérationnel de prévention contre la maladie en conformité avec la check-list de préparation dernièrement confectionnée ».

Il avait été élaboré avec l’appui de la mission des Nations unies pour la lutte contre Ebola (Unmeer), basée au Ghana, en 2014 après un séjour au Cameroun du 8 au 15 novembre 2014.

Source: Mutations n° 4625