La polémique sur des triplés relance le débat sur la rétention des patients
Une vidéo virale diffusée sur les réseaux sociaux accusait l’Hôpital Général de Douala de retenir une mère et ses triplés en raison d’une facture impayée de 7 millions de FCFA. Cette information, largement relayée, a suscité une vive émotion parmi les internautes et l’opinion publique.
Selon Echos Santé, ces allégations sont infondées. Le média spécialisé dans les questions de santé a mené une enquête et apporte des preuves que le montant réel de la facture est bien inférieur à la somme annoncée dans la vidéo. De plus, il confirme que la mère et ses enfants ne sont en aucun cas retenus contre leur gré et sont libres de leurs mouvements.
Cette affaire rappelle d’autres cas de rétention de patients dans les hôpitaux camerounais pour cause de factures impayées, un phénomène récurrent dénoncé par plusieurs organisations de la société civile et médias. En 2021, un rapport de l’ONG Human Rights Watch alertait sur la séquestration de plusieurs femmes dans des établissements hospitaliers du pays, notamment des mères ayant accouché par césarienne et incapables de s’acquitter des frais médicaux. Le même rapport citait des cas où des patientes étaient empêchées de quitter les hôpitaux pendant des semaines, parfois même après la guérison de leurs enfants.
En 2023, un scandale similaire avait éclaté à l’Hôpital Laquintinie de Douala, où plusieurs femmes, dont certaines avec des nouveau-nés, avaient été retenues faute de paiement. Les témoignages de patientes contraintes de rester dans les établissements de santé en raison de dettes médicales avaient alors suscité une vague d’indignation, poussant les autorités sanitaires à promettre des mesures pour réguler ces pratiques.
Si l’Hôpital Général de Douala dément catégoriquement les accusations portées contre lui dans cette nouvelle affaire, la diffusion rapide de la vidéo montre à quel point la population reste sensible à ces situations.