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Violences sexistes : colère des gynécologues du Cameroun contre les pouvoirs publics

'Il est temps de prendre ses responsabilités'

Lun., 29 Nov. 2021 Source: Le Messager

D’après la Société des gynécologues et obstétriciens du Cameroun, le manque d’investissement et de volonté politique sont les maux qui minent la lutte contre ce fléau et répondre aux besoins des femmes et protéger les droits fondamentaux des femmes et des filles.

Cette année, le monde commémore les 16 jours d’activisme sous le thème : « Orangez le monde : mettez fin à la violence à l’égard des femmes maintenant ! ». Cet événement international annuel a débuté le 25 novembre, date de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, et se poursuit jusqu’au 10 décembre, date de la Journée des droits humains.

Au lendemain du lancement officiel de cette commémoration, la Société des Gynécologues et Obstétriciens du Cameroun (Sogoc) s’est joint au reste de la communauté, en conviant les professionnels des médias à une marche contre les violences à l’égard des femmes, le 26 novembre 2021 à Yaoundé.

« La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et les 16 jours d’activisme contre la violence sexiste qui s’ensuivent sont commémorés chaque année dans le monde pour sensibiliser et déclencher des actions contre cette violation omniprésente des droits humains », a déclaré Pr. Nelson Fomulu, Vice-président de cette organisation dans son mot de circonstance.

Principalement infligée par les hommes, la violence à l’égard des femmes et des filles répandue dans le monde entier prend de nombreuses formes : le viol, la violence domestique et le harcèlement au travail, les abus à l’école, les mutilations génitales féminines et la violence sexuelle dans les conflits armés.

« Que ce soit dans les pays en développement ou développés, l’omniprésence de cette violence devrait nous choquer tous. La violence – et dans de nombreux cas la simple menace de celle-ci – est l’un des obstacles les plus importants à la pleine égalité des femmes : le droit des femmes et des filles à vivre sans violence est inaliénable et fondamental. Il est inscrit dans le droit international des droits de l’homme et le droit humanitaire », a souligné Pr Fomulu.

Crimes les moins poursuivis

En effet, a-t-il poursuivi pour le regret- ter, la violence à l’égard des femmes reste l’une des violations des droits humains les plus répandues et l’un des crimes les moins poursuivis. Bien que l’égalité entre les femmes et les hommes soit garantie dans les constitutions camerounaises, trop souvent les femmes se voient refuser justice et protection contre la violence.

« Cet échec n’est pas dû à un manque de connaissances mais plutôt à un manque d’investissement et de volonté politique pour répondre aux besoins des femmes et protéger leurs droits fondamentaux. Il est temps de prendre ses responsabilités », s’est-il insurgé.

Au Cameroun, la prévalence de la violence sexiste est étroitement liée à la santé et aux droits sexuels et reproductifs de la femme camerounaise. Certaines des conséquences consécutives de la violence sexiste (violence domestique, viol et mutilation génitale) sur la santé reproductive de la femme ne sont généralement pas soigneusement prises en compte.

« Prenons par exemple le cas d’une grossesse résultant d’un viol. C’est l’une des zones étroites dans lesquelles le pénal autorise l’avortement. En un mot, l’autorisation d’avortement au Cameroun est étroitement liée à la violence basée sur le genre, nous ne pouvons donc pas traiter chacun des sujets ci-dessus en exclusivité absolue ».

Source: Le Messager