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Science : comment la salive d'un ver peut aider à décomposer le plastique et à lutter contre la pollution

Le plastique est l'un des pires polluants actuels

Thu, 13 Oct 2022 Source: www.camerounweb.com

Le plastique est l'un des pires polluants actuels. Mais un petit ver et sa salive peuvent générer une solution à ce problème, la pollution causée par le plastique.

Des chercheurs espagnols affirment avoir découvert dans la bave du ver de cire des substances chimiques qui décomposent le polyéthylène, un matériau résistant et durable.

Les chercheurs affirment qu'une heure d'exposition à la salive dégrade le plastique autant que des années passées à l'extérieur.

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Les scientifiques espèrent que cette percée conduira à de nouvelles approches naturelles pour lutter contre la pollution plastique.

Une solution naturelle

Des chercheurs ont découvert dans la bave de ver de cire deux enzymes capables de dégrader le polyéthylène. Ils estiment que c'est la première fois qu'un agent aussi efficace est trouvé dans la nature.

Des pôles aux profondeurs des océans, le plastique est un problème de pollution majeur dans le monde entier.

Alors que les efforts visant à réduire, recycler et réutiliser le plastique progressent lentement, les options sont rares en ce qui concerne le très résistant polyéthylène (PE).

Ce matériau est l'une des formes de plastique les plus utilisées, représentant environ 30 % de la production. Il est utilisé pour un large éventail de matériaux, notamment des articles durables tels que les tuyaux, les revêtements de sol et les bouteilles, mais aussi dans les sacs et les récipients alimentaires.

Ce plastique est dense et se décompose très lentement dans la nature, car il est très résistant à l'oxygène.

La plupart des tentatives de dégradation nécessitent un traitement préalable du PE par la chaleur ou les rayons ultraviolets pour incorporer l'oxygène dans le polymère.

Les experts s'expriment

La découverte que la salive des vers pouvait décomposer le plastique a été faite par l'équipe espagnole en 2017, mais dans cette nouvelle étude, il a été découvert que les éléments clés sont des enzymes.

Dans leurs travaux, les chercheurs espagnols montrent que le polymère peut se dégrader une heure après que le plastique est exposé à la salive des larves.

"Nous pensons que les enzymes sont capables de réaliser une version accélérée de l'altération du polyéthylène", a déclaré Clemente Arias, co-auteur de l'étude et membre du Conseil supérieur de la recherche scientifique d'Espagne.

"Ce que nous avons découvert, c'est que les enzymes seules peuvent oxyder le plastique, un processus qui prend beaucoup de temps dans l'environnement", a-t-il déclaré à la BBC.

Ennemis des abeilles

Les chercheurs étudient depuis des années la salive des larves de fausse teigne, communément appelées vers de cire.

Ces créatures sont des parasites qui attaquent et détruisent les ruches d'abeilles. Ils sont également appréciés des pêcheurs comme appâts et comme source de nourriture pour les reptiles.

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Selon les chercheurs, la capacité des larves à détruire la cire d'abeille pourrait expliquer leur capacité à dégrader le PE.

Les scientifiques estiment que ce qu'ils ont découvert donne une approche alternative prometteuse de la dégradation biologique et pourrait conduire à de nouvelles solutions.

"Nous envisageons que ces nouvelles connaissances puissent être appliquées à la gestion des déchets plastiques", explique Federica Bertocchini, co-auteur de l'article sur cette découverte.

Autres études

Les chercheurs ont admis que de nombreuses questions restent à résoudre, notamment celle de savoir si la salive agit sur le polymère ou sur les additifs utilisés pour renforcer ce type de plastique.

"Nous voulons également savoir pourquoi un simple ver possède ces incroyables enzymes, quelle est leur utilité dans la vie de tous les jours", a ajouté M. Arias.

Les scientifiques ont déclaré vouloir mener des expériences de plus grande envergure.

"Le domaine de la biodégradation est axé sur les bactéries et les champignons, en particulier les bactéries, et la recherche d'enzymes. Nous avons maintenant quelques enzymes qui fonctionnent, donc l'idée est d'essayer", a déclaré Bertocchini.

L'étude a été publiée dans la revue Nature Communications.

Source: www.camerounweb.com