Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) fait-il des crocs-en-jambe à son allié l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP) ? Si la réponse à cette question est peu évidente, la réalité sur le terrain est sans ambiguïté. En effet, 60 militantes du parti de Bello Bouba Maïgari viennent de regagner les rangs du parti de Paul Biya.
L’Œil du Sahel du 18 août indique qu’il s’agit des militantes de l’organisation des femmes (OFUNDP), issues de la sous-section Foulbéré 4. Elles ont officiellement troqué leurs tenues de l’UNDP contre celles du RDPC le 13 août au cours d’une cérémonie au siège de la section RDPC de Bénoué Centre 2 à Garoua.
Fadimatou Mammadi, désormais ex-présidente de la sous-section OFUNDP des dissidentes, a exposé les raisons de leur choix. «Il y a deux ans effectivement, au lendemain de la célébration du 20 mai 2014, nous nous sommes réunies pour faire le bilan de notre militantisme au sein de l’UNDP et avons librement choisi, au nom des principes de démocratie, de migrer au sein du RDPC. Notre engagement au sein de l’UNDP a été total, il a même apporté des résultats positifs. Mais au lieu que toutes les populations profitent de ces résultats, des individus privilégiés par le sommet du parti jouissent tout seuls de ces victoires au détriment de la grande majorité. Conséquence, le parti dégringole sous le regard complice de la hiérarchie. De plus, notre président national travaille avec Paul Biya, et depuis 33 ans, celui-ci a apporté la preuve de l’efficacité de sa politique à la tête de la Nation. A quoi sert-il d’être ailleurs?», a-t-elle exposé.
Un coup dur pour l’UNDP. La pilule est d’autant plus difficile à avaler que cette situation arrive dans le fief du parti de Bello Bouba. «En réalité, le problème n’est pas l’acte de démission. Mais ici, il s’agit des militantes de Foulbéré 4, le fief de l’honorable Oumoul Koultchoumi, l’unique députée du parti à Garoua. C’est carrément le cœur de l’UNDP qui est attaqué. Ces militantes ont fait longtemps sa force et, là, elles claquent la porte avec fracas. On n’a pas encore fini de voir comment gérer le problème de la division des sections qu’il faut déjà faire face à cette situation», se désole Gambo Oumarou, militant de l’UNDP.