Transfuge du Sdf, elle vient d’être élue à la tête du parti de Bernard Acho Muna.
Il y a plus d’une décennie, les téléspectateurs découvraient sur le petit écran, une jeune femme présentant en langue française, l’actualité du Social democratic front (Sdf) de John Fru dans le cadre de l’expression directe des partis politiques sur la Cameroon radio television (Crtv), en alternance avec Anembom Munjo, qui s’exprimait en anglais. Lors des remous internes au sein du principal parti de l’opposition, Bernard Acho Muna et Maïdadi Saidou quittent la barque et créent l’Alliance des forces progressistes (Afp) à Limbé, en août 2002 (c’est le 16 avril 2003 que le parti prend son état civil).
Ils emportent avec eux, entre autres fidèles, Alice Sadio, qui est nommée secrétaire général adjoint chargée de la communication. Puis, douze ans plus tard, précisément le 12 décembre 2015 à Yaoundé, à la salle des conférences du Centre Jean XXIII de Mvolyé, l’Afp s’offre comme leader los de ce troisième congrès électif,
une femme : Alice Sadio.
La nouvelle présidente de l’Alliance des forces progressistes (Afp) décline ses ambitions en termes de relance des activités du parti. Notamment le renouvellement des organes de base. D’ailleurs, elle a passé le week-end dernier à Buea dans le Sud-Ouest. Alice Sadio a aussi un rêve : regrouper toute l’opposition au sein d’une fédération. «C’est le seul moyen pour lutter contre la fraude électorale et faire partir le Rdpc du pouvoir», avait-elle confié après le congrès de Yaoundé.
Radicaliste comme certains leaders de l’opposition ? Non. En 2012, Alice Sadio, au nom de son parti, appréciait la décision du gouvernement d’annuler les révisions pour procéder à la refonte du fichier électoral national, conformément aux exigences de l’essentiel des partis politiques de l’opposition et de la société civile engagée. Elle appelait alors au nécessaire recours à la technologie biométrique. A 41 ans, elle rentre dans le rang très fermé des femmes leaders politiques au Cameroun.