Une lettre ouverte adressée au président national du Rdpc, fait des émules au sein de certains cadres du parti au pouvoir dans la Bénoué, mettant en lumière les agissements peu orthodoxes de quelques responsables du parti, qui se cachent derrière leur toge pour défendre la cause du célèbre prisonnier.
Aboubakar Saly Yaro, militant Rdpc de la section de Foulbéré 3, ne se débine plus pour dénoncer ses camarades caméléons. Porte-parole des signataires d’un précédent brûlot contre les élus Rdpc de la Bénoué, qui les accusait d’absence sur le terrain et de ne pas être à l’écoute des militants, Saly Yaro vient de récidiver. Dans une lettre ouverte adressée à Paul Biya, président national du Rdpc, il ne va pas du dos de la cuillère pour dénoncer les agissements politiciens de certains de ses camarades du parti du Flambeau ardent.
« Depuis la déchéance en avril 2012 de Marafa Hamidou Yaya, chaque semaine qui passe dévoile ses stratégies et ses hommes dans la localité », écrit-il sans ménagement entre autres dénonciations. Et le militant dénonciateur ne met pas des gants pour dévisager ceux-là qui de jour militent pour le parti au pouvoir et la nuit, œuvrent pour son adversaire le plus redoutable.
Et la lettre ouverte de les citer nommément, d’El Hadj Ahmadou Bouba, le Délégué du gouvernement, à Baba Garoua, le Secrétaire général de la communauté urbaine de Garoua, en passant par l’honorable Mamouda Ali, le député Rdpc de la Bénoué, Mamouda Mayangoua, le président de la section Rdpc de Bénoué-centre 1, Saliou Muller le président de la section Rdpc Bénoué-centre 2.
Parmi eux, des personnalités identifiées depuis belle lurette par la presse et les services de renseignements comme des suppôts de l’ex-Secrétaire général de la présidence de la république aujourd’hui en bagne, mais qui continuent de tenir des positions privilégiés du parti au pouvoir dans son fief de Garoua.
« Tout porte à croire qu’il a passé tout son temps à bâtir un réseau d’hommes qui lui sont entièrement dévoués, et qui travaillent au quotidien pour détruire le parti et salir votre image, afin de convaincre l’opinion que les populations et les natifs de Garoua n’apprécient pas le fait que Marafa Hamidou Yaya soit en prison », continue-t-il à l’adresse de son destinataire.
Des complicités haut placées
Visiblement, Aboubakar Saly Yaro tenait là à régler un compte à ses camarades, qui n’ont pas apprécié la première pétition publiée en mars dernier contre les élus du parti au pouvoir dans la Bénoué, qui selon lui a connu un engouement populaire. « J’ai été menacé sur les ondes de la Crtv-nord par Mayangoua, qui a promis de me traduire en justice si je m’obstinais à dénoncer les tares qui minent la fonctionnement du Rdpc dans la Bénoué », écrit-il.
Pourtant à Garoua, Aboubakar Saly Yaro était jusque-là étiqueté lui aussi, comme un partisan de Marafa Hamidou Yaya, en dépit de sa révolte contre son ancien mentor. Un revirement qui pour de nombreux observateurs, dégage l’odeur d’une bataille des égos. Et certains de s’interroger sur l’absence dans la liste des pros Marafa débitée par le bouillonnant militant, de certaines élites notoirement réputées proches de l’ancien ministre déchu, à l’instar de Mme la ministre Youssouf Adjidja Alim.
A Garoua, elle est réputée être l’une des fidèles de l’ancien ministre d’Etat. Et d’autres de se demander la suite que le président national du Rdpc réservera à cette nième dénonciation contre les suppôts de Marafa qui continuent d’écumer les rangs du parti au pouvoir à Garoua. Une situation qui laisse planer dans les rangs des militants du parti au pouvoir l’onde des complicités haut placées dans le sérail camerounais.
Et dans les rues de la capitale du Nord, ils sont désormais très nombreux à se demander qui protège El Hadj Ahmadou Bouba, le Délégué du Gouvernement, que des sources introduites estiment qu’il sera reconduit dans ses fonctions, malgré le cocktail de dénonciations et de récriminations qui accablent son militantisme discutable au sein du Rdpc.