La conférence-débat, à l’image des traditionnelles Journées Républicaines de Réflexions de l’UDC, a été l’un des points saillants de la célébration du 25e anniversaire de l’Union Démocratique du Cameroun, les 9 et 10 Mai 2016. Une conférence placée sous la problématique importante de l’heure : « Comment faire de l’Ethique citoyenne, Républicaine et Démocrate une profonde réalité ». Autour de la table, un panel intéressant et captivant qui va séduire pendant deux heures et trente minutes, la foultitude de personnes présentes au palais des congrès de Yaoundé. A tout seigneur tout honneur, c’est le président National de l’UDC, Dr Adamou Ndam Njoya, qui a la responsabilité de conduire les débats. Il plante le décor et présente les attentes d’une telle conférence dont la nécessité est de situer les engagements des uns et des autres sur les bases scientifiques fortes pour éviter les situations conflictuelles et stériles. « L’Ethique n’est pas comme un gâteau qu’on peut prendre pour manger. L’Ethique ça se construit sur la base des valeurs traditionnelles, des valeurs morales inspirées par les saintes écritures », fait alors remarquer le modérateur
En saluant de vives voix l’initiative, Dr Olivier Bilé, président National de l’UFP situe cette activité dans une dimension sociale très poussée, dans la mesure où l’homme politique représente pour la société selon lui, ce que représente le médecin pour le malade. Et si l’on ne parvient pas à faire le bon diagnostic, il ne sera pas évident de trouver de bonnes solutions. Homme politique et Universitaire, Dr Bilé affirme de manière péremptoire que la maladie qui gangrène notre société c’est la pollution morale. D’où la nécessité de développer une Ethique centrée sur l’amour et la crainte divine qui pourra éloigner de beaucoup de maux dont souffre notre pays et même toute l’Afrique : Les pratiques occultes, l’homosexualité, les sacrifices humains, les sectes pernicieuses… véritable frein pour le développement. Une analyse que partage entièrement Alice Sadio, présidente Nationale de l’AFP. Elle ira plus loin pour s’intéresser à la gestion de la République, la chose publique, qui appelle à beaucoup de responsabilité pour titiller un tout petit peu, le régime en place, incarné par le RDPC. Elle estime que la déferlante des appels à la candidature qui a fait récemment beaucoup de bruits sur la place politique n’était pas de nature à perturber les partis responsables qui ont une feuille de route bien élaborée. « Ce n’est pas normale que lorsque le RDPC entre en Transe politique, un parti qui a un programme politique tombe dans son jeu », renchérie Alice Sadio
Comme les précédents orateurs, Pr Pascal Charlemagne Messanga Nyamding, Universitaire et membre du comité central du RDPC, ouvre son exposé par un hommage appuyé à l’endroit du Dr Adamou Ndam Njoya, celui qu’il qualifie de monument incontesté de l’Université camerounaise, de par ses marques imprimées au ministère de l’éducation nationale dans les années 80 où « il a su asseoir un système éducatif de référence et compétitif sur le continent africain » ; Au ministère des relations extérieures et à l’Iric où il a été l’un des fondateurs et premier directeur. Très humblement, il va rendre un hommage académique à Ndam Njoya et publiquement. Revenant au thème de débat, Messanga Nyamding pense que les camerounais souffrent aujourd’hui de la conséquence d’une citoyenneté passive qui les anime, au contraire de la citoyenneté active, en ce sens qu’ils se laissent dominer par des débats creux et politiciens, revendiquant uniquement leurs droits, mettant de côté leurs devoirs de citoyens. « Le bon citoyen n’est pas celui qui va voter parce qu’on lui a offert du savon, du Riz ou de l’argent.
Le bon citoyen c’est celui qui sait pourquoi il va voter », précise le membre du comité central du RDPC qui rappelle d’ailleurs afin que nul n’en ignore, que : « Le politique qui vous donne de l’argent pour être voté ne vous doit rien ». Pour qu’il y est un vrai débat politique au Cameroun, Pascal Charlemagne Messanga Nyamding préconise une opposition dynamique et organisée avec un programme politique concret, et non des slogans creux, tels « Biya must go » qui ne saurait être un projet politique