«Non à la corruption», «Non aux manipulations», «Respectons la circulaire du président national», etc. Tels sont les phrases que l’on pouvait lire sur les pancartes des manifestants. Les militants du Rassemblement démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) entendaient ainsi dénoncer le «mauvais» déroulement des opérations de renouvellement des organes de base du RDPC sur le terrain. Une opération émaillée selon eux de nombreux actes de corruption, à en croire le journal Le Jour du mardi 24 novembre 2015.
Selon ce journal, le renouvellement des organes de base du RDPC dans la localité d’Elig Mfomo avait viré à l’affrontement entre le maire et le député Koa Luc. Dans l’arrondissement de Yaoundé VII, les militants sont sortis, eux aussi pancartes à la main pour dénoncer la manière dont le processus de renouvellement des organes de leur parti se déroule. «Dans la section Nord Makombé, le processus a simplement été interrompu par l’autorité administrative locale, suscitant l’indignation de certains candidats. De même qu’à Yaoundé II où les élections ont été annulées», apprend-on des colonnes du journal.
D’après Le Jour, des militants du RDPC de la section Vina Sud 2 ont saisi le secrétaire général du Comité Central du parti le vendredi 20 novembre 2015. 13 présidents de sous-section et 45 militants et élites ont signé le document d’une page adressé à Jean Nkuété. Dans ce mémorandum, les élites RDPC et les présidents des sous-sections RDPC, OJRDPC et OFRDPC de Ngan-Ha dénoncent entre autre Nana Missa, le maire de la commune et candidat à la section RDPC, le député Ali Bachir, Amadou Abbo Issa, chargé de mission du comité central du RDPC et Halidou Bello, le vice-président de la commission communale de renouvellement des organes de base du RDPC à Ngan-Ha.
«Au nom de l’ethnie Dii, ils déclarent partout que notre communauté a tant souffert et que la section RDPC présidée par l’un de ses fils ne doit pas leur échapper. Ils multiplient les manœuvres de déstabilisation de notre candidat, le nommé Hamidou Emmanuel comme étant un espion des Mboumet des peulhs. Des actes que nous dénonçons. Nous voulons d’un RDPC sans tribalisme à Ngan-Ha. Où Mboum, Dii et Peulh vivent en harmonie», écrivent-ils.
Halidou Bello affirme avoir «conseillé le consensus», Amadou Abbo Issa, le chargé de mission a nié les faits. «Je n’ai jamais agi en dehors de mon mandat de chargé de mission .Je sais aussi que ce document est l’émanation des membres de ma communauté. C’est le travail d’un groupe de Dii au sein de notre parti. Je ne suis pas un tribaliste», a-t-il affirmé au reporter du journal qui l’a joint au téléphone. Le député Ali Bachir quant à lui n’a pas pu être contacté.
Géraldine IVAHA