Au cours d’une conférence de presse donnée lundi matin à Yaoundé, Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) fustigeait le silence de la Communauté internationale face aux évènements qui se déroulent depuis plusieurs mois dans la partie anglophone du Cameroun Cameroun.
«La communauté internationale est restée étrangement silencieuse depuis le début de cette crise devenue meurtrière, qui compromet l'avenir éducatif des jeunes Camerounais des régions anglophones, et accroît la difficulté de vivre des populations déjà appauvries. On n'a entendu ni le Secrétariat général des Nations Unies, ni le Haut Commissariat des Droits de l'Homme des Nations Unies, ni le Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique Centrale, ne parlons pas du Centre pour la Démocratie et les droits de l'Homme de Yaoundé qui est inexistant. Aucune commission d'enquête, aucun communiqué sur les événements », a déploré le leader de ce parti politique de l’opposition.
Le motif avancé par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour justifier sa non-intervention est que la situation qui prévaut dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest ne porte pas atteinte à la sécurité internationale et est sous le contrôle du Gouvernement camerounais. Un argument qui est loin de convaincre Maurice Kamto. « Le fait que cette crise ne s'internationalise pas n'est-il pas la preuve que nos compatriotes anglophones ne sont pas engagés dans un conflit armé, et que pour cette raison même ils ont droit à une protection effective du Gouvernement ou, à défaut, de la communauté internationale ? » S’interroge le leader politique. « Il n'y a pas, ajoute-t-il, de différence entre les Camerounais tués par Boko Haram et ceux qui tombent sous les balles des forces de sécurité nationales ; sinon que la douleur est plus vive encore dans le second cas, parce que les victimes sont tuées, sur ordre de l'État, par des forces de sécurité qui ont mission de les protéger ».
A la suite de ces déclarations de leur président national, les cadres du MRC ont tenu à préciser que Maurice Kamto ne demande pas une intervention militaire au Cameroun. « Ce qui a été dit hier par le président Kamto, c’est simplement que la communauté internationale n’a pas respecté ses engagements vis-à-vis du Cameroun qui a signé des conventions internationales qui obligent la communauté internationale, au cas où les populations ne sont pas protégées de venir protéger ces populations. Il faut rappeler que le président Kamto ou le MRC ne demande pas une intervention militaire au Cameroun. L’indignation du MRC tient fait qu’il n’y ait même pas un seul communiqué qui ait été fait par la Communauté internationale au sujet de cette affaire », a réagi le Professeur Alain Fogue Tedom, cadre du MRC. Une sortie qui répond aux nombreuses critiques qui avaient commencé à s’abattre sur le MRC et son président, accusés de prôner l’ingérence.