DERNIERE MINUTE: 'Maman pilon' et ses camarades condamnés à 02 ans de prison

C'est à l'issu d'une audience qui s'est tenue ce lundi 22 novembre 2021

Mon, 22 Nov 2021 Source: www.camerounweb.com

• C'est une décision du Tribunal de première instance de Mfou

• L'audience s'est tenue ce lundi 22 novembre 2021

• Ils ont été arrêtés lors de la marche "pacifiques" organisée le 22 septembre 2020


Le Tribunal de première instance de Mfou vient de condamner la célèbre militante du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) Assomo Thérèse dit "Maman Pilon" à deux ans de prison ferme.

C'est à l'issu d'une audience qui s'est tenue ce lundi 22 novembre 2021.

Plusieurs militants du MRC, notamment Weubassi Pierre, Coubissi Saint Michel, Nkoula Bertrand, Fokou Innocent, Ngangoum Emmanuel et Chembe Boris ont obtenu la même peine d'emprisonnement.

Ils ont été arrêtés lors de la marche "pacifiques" organisée le 22 septembre 2020 par le parti du Prof Maurice Kamto.

Il faut souligner que ces derniers ont déclaré "avoir vécu l'univers de la torture au SED", les séjours pénitenciers à la prison de Kondengui puis de Mfou et enfin de Yoko.

Maman_Pilon_Candamnation

Le tribunal militaire de Bafoussam à l’Ouest a acquitté une vingtaine de militants sur les 33 du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Cette décision qui prend l’opinion de court est une suite logique de l’audience du 1er novembre 2021 où le Commissaire du Gouvernement avait requis l’acquittement des personnes ainsi arrêtées dans le cadre des marches du MRC du 22 septembre 2020.

Pour leur apporter son soutien, le Prof Maurice Kamto est allé à leur rencontre dans la ville de Bafoussam ce vendredi 19 novembre 2021. Au cours de la cérémonie, le leader du MRC a prononcé un émouvant discours dont la rédaction de CamerounWeb vous propose, ci-dessous, l'intégralité.

Mes chers amis politiques,

C’est un jour particulier que ce vendredi du mois de novembre 2021. Je ne dirais pas encore « un jour exceptionnel », le « jour exceptionnel » viendra.

Aujourd’hui c’est un jour particulier, où je suis habité par la joie. Depuis plus d’un an, 124 de nos amis politiques « restants », parce qu’ils étaient plus de 600, arrêtés injustement, arbitrairement, et illégalement au départ.

Pour diverses raisons et par plusieurs manières, plusieurs d’entre eux ont été libérés, il en restait 124. Je suis heureux de dire qu’il n’en reste que 122 aujourd’hui, parce que chacun de nos amis politiques qui retrouvent la liberté est l’expression de notre victoire sur le chemin que nous avons emprunté.

Car au fond, qu’est-ce que nous « célébrons » ici cet après-midi ? Sinon les prémices de la victoire sur l'injustice et la dictature. Les prémices : c’est le début, c’est le commencement. Et je voudrais le dire à ceux qui nous suivent, nous ne cherchons pas la violence, nous ne cherchons pas la bagarre, mais nous ne fuiront pas nos responsabilités.

Après tout, qu’est-ce que vous attendez de quelqu’un qui est acculé dos au mur ? Qu’est-ce qu’on attend de lui ? N'est-ce pas qu’il se défende ! Nous nous défendrons. Je vous l’ai dit et je vous le répète ici aujourd’hui à Bafoussam, ils vont nous fracasser avec les matraques, nous allons les fatiguer avec la paix. Et je vous ai toujours dit, on y arrivera.

Je sais qu’il y a des impatiences qui se sont manifestées, et qui existent encore peut-être pour certains parmi nous, c’est normal. Toute lutte comme celle que nous menons est une course d’obstacles. Et c’est un chemin qui est long. Ce sont les plus résistants, les plus résilients, qui arrivent au bout, qui arrivent à terme.

Mais je sais qu’il y a parmi nous, nombreux ceux qui sont résistants. Nombreux sont ceux qui sont engagés pour le bien de leur pays, pour le bonheur de tous les Camerounais demain, de tous les Camerounais.

Je suis particulièrement heureux de revenir de la prison Centrale ce jour avec nos deux amis politiques ici présents. J’avais pu enfin obtenir mon permis de communiquer bien avant l’audience qui a prononcé leur relaxe. J’avais obtenu mon permis de visiter et de communiquer, pour Bafoussam et Douala. Donc je me prépare le moment venu à me rendre à Douala, pas aujourd’hui bien entendu.

Mais pour Yaoundé, je n’ai jamais pu obtenir de permis en dépit de tous les efforts renouvelés, ni pour la prison Principale, ni pour la prison Centrale, ni pour la prison de Mfou. Il faut que ce soit très clair.

Donc pour ceux qui, pour vous manipuler et vous décourager, vous disent : « Vous voyez, Kamto vous a abandonné… Il se promène… Il va en Europe… Vous voyez, les avocats vous ont abandonné… » c’est une petite manœuvre à la petite semelle de petits esprits, qui ne doit pas vous toucher, parce-que le sens de votre lutte et de votre engagement est beaucoup plus fort.

Si je vous avais abandonné mes chers amis, et si j’étais de ceux qui restent en arrière et vous envoient devant, je ne serais pas allé en prison en 2019. Car n´oubliez pas que moi-même, moi aussi, j’ai été en prison [une réaction dans la salle : c’est vrai Papa]. Donc qu’on cesse de vouloir vous diviser, de vouloir vous opposer à nous, le MRC est à vos côtés, à côté de chaque Ami Politique, de chaque Militant et Sympathisant, aujourd’hui et demain, qu’il soit libre ou qu’il soit en détention.

Ce sont les avocats, qui ayant constaté l’impossibilité de la justice au Cameroun, nous ont rendu compte en disant, nous ne pouvons pas continuer à nous faire caution d’une mascarade de justice, parce-que l’affaire des « militants et sympathisants du MRC arrêtés » n’est plus une affaire judiciaire, c’est une affaire politique. Et la conclusion était limpide. Donc ce n’est pas par la justice normale que l’on obtiendra leur libération.

Les instructions sans doute ont été données pour que le ministère public requière à Bafoussam, la relaxe. Car le ministère public est le représentant de la société, mais en fait vous savez qu’il est sous l’autorité de l’Exécutif, du ministère de la justice, et par conséquent de la présidence de la république.

C’est pour cela que la démarche des avocats nous a paru effectivement logique, et nous avons dit qu’effectivement dans ces conditions, nous prenons acte de votre décision. Mais j’ai envoyé le message, j’ai demandé aux avocats de vous consulter, je veux dire de consulter ceux qui étaient en détention, parce qu’on ne vous impose aucune décision.

Nous avons demandé que l’on présente un exposé des motifs pour lesquels nous devons soutenir une telle décision. Et il est apparu que la plupart des détenus eux-mêmes avaient déjà pris cette décision de ne plus aller au tribunal. Car on vous extrait, on vous sèche sous le soleil, puis on vous renvoie dans vos cellules, et on renvoie le jugement, et c’est ainsi depuis plus de 12 mois.

Mais j’ai aussi envoyé comme message que l’on vous dise que, nous serons à vos côtés pendant toute la durée de votre détention et après. C’est-à-dire que pendant que vous êtes en prison, sachez qu’il n’y aura rien en moins par rapport à l’assistance que nous portions à nos détenus et à nos amis politiques.

Nous continuerons d’assurer leur alimentation, comme depuis 12 mois. S’il y a un seul parti politique dans ce pays qui à jamais a déjà fait ça dans l’histoire politique de ce pays, dites-le-moi. Quel parti politique soutient ses prisonniers, s’assure de leur alimentation, pendant toute la durée de leur détention ? Alors, applaudissez pour vous-mêmes ! Parce que c’est grâce à vous, c’est grâce à vous.

Chaque fois ils vous demandent : « Kamto vous donne combien ? » Est-ce que j’ai déjà donné un centime à l’un d’entre vous ? [Réponse unanime et synchrone dans la salle : NOOONNN!] Et si je devais le faire, même avec tous les milliards de l’Etat je n’y arriverais pas, avec des dizaines et des dizaines de milliers de militants ! Comment puis-je payer les militants ! Est-ce que c’est ma plantation ? Notre lutte c’est mon champ ? [Réponse unanime et synchrone dans la salle : NON!]

Notre lutte c’est la cause du Cameroun. Et c’est là, voyez-vous, toute la différence qu’il y a entre eux et nous. Ils se battent pour défendre la Plantation de quelqu’un, dans laquelle ils travaillent et eux-mêmes ils gagnent un tout petit peu. Nous, nous battons pour la cause du Cameroun. Et c’est en cela que nous ne pouvons payer personne. Nous ne payerons jamais personne. L'engagement est individuel et c'est sur la base des convictions. [Réactions dans la salle : AMEN!]

Je me suis engagé au même titre que vous. Je consens les mêmes sacrifices que vous, sinon plus. C’est pour cela que mes douleurs et mes peines, je les garde pour moi. Je les garde pour moi. Mes sacrifices je les garde pour moi parce que j’ai accepté ; personne ne m'a imposé mon engagement. C’est pour cela que j'avance confiant, parce que je sais qu’on va y arriver.

Je vous ai dit, chaque jour, je formule les vœux que ceux qui nous broient avec la Machine de l'État, qu’ils soient vivants lorsque le Changement va arriver, pour qu'ils voient les merveilles d'un peuple rassemblé, qu’ils voient les merveilles de l’Amour entre les Camerounais, un peuple qu’on veut diviser, fractionner, opposer les uns aux autres, instiller la haine. Moi je n’ai pas reçu la haine en héritage, alors je ne donnerai pas haine en héritage.

J’ai reçu l’Amour en héritage, d’un pays rassemblé où les Camerounais s’aimaient sans se demander de quelles régions ils venaient. C’est ça que je veux donner en héritage. Avec ça nous bâtirons un grand et beau pays. Avec ça nous bâtirons un pays fort, où on n’identifiera pas les Camerounais par rapport à « Vous venez de quelle région ? » La bonne question c’est : « Qu’est-ce que vous savez faire pour le Cameroun ? »

C’est là toute la différence qu’il y a entre leur vision politique du Cameroun et la nôtre, et la mienne. Et vous voyez, c’est un océan qui nous sépare. Mais nous ne désespérons pas de les convaincre. L’Esprit de Dieu est à l’œuvre. Et mêmes les plus incrédules verront les merveilles sur cette terre du Cameroun, sur cette terre bénie.

Nous en tant que Nation nous avons un autre destin. Pas celui que le régime nous sert-là. Notre pays a un destin de Pays Développé, un destin de Pays de Grandeur. N’en doutez jamais. Et je puis simplement vous dire, MERCI pour tout ce que vous avez fait pour soutenir nos amis dont les prémices commencent à sortir aujourd’hui.

MERCI de votre sollicitude constante auprès d’eux. Pour ceux qui ont donné. Pour ceux qui n’ont pas pu donner mais qui ont prié. Pour ceux qui ont témoigné de leur amitié, de leur fraternité avec eux. Je vous remercie vous tous. Mais continuez, parce-que nous avons encore 122 prisonniers en détention. Jusqu’à ce que le dernier sorte, aucun de nous ne doit se sentir libre. Là où ils sont, ils sont enfermés avec nous. Le jour où ils seront libres nous poursuivrons notre combat avec plus de dynamisme et de vigueur.

Je voudrais que rien ne vous divise, que rien ne vous décourage. Ce pays est notre pays à nous tous. Nous ne supplierons jamais pour être Camerounais, c’est notre droit naturel. Ce n’est pas une faveur que quelqu’un nous octroie, c’est notre droit inné. Et c’est pour cela que tout ce que nous pouvons faire de bien pour ce pays nous devons le faire. Nous ne devons-nous laisser arrêter par personne.

Ils sont nombreux ceux qui auraient aimé entendre que, le MRC est fini. Vous êtes finis ? [Réponse unanime et synchrone dans la salle : NOOONNN! Une voix : Qui a dit ça, mekde ! Plusieurs autres voix : C’est jusqu’au bout !]

On a dit que « Le MRC est mort » ? Ils ne savent pas ce que c’est que le MRC. Parce qu’un parti qui est né et qui est basé sur l’engagement et la conviction des militants ne meurt jamais. Nous ne sommes pas un parti administratif. Nous sommes un parti de citoyens engagés, de militants qui savent ce qu’ils veulent et où ils vont. Et que Kamto soit là demain ou pas, vous devez continuer. Je vous l’ai toujours dit, donc restez déterminés.

On a voulu vous faire peur, arrêter des gens parce qu’ils portent la tenue du MRC, arrêter des gens parce qu’ils tiennent une réunion du MRC au siège de leur parti, arrêter des gens parce qu’ils ont mis l’écharpe du MRC… Mais c’est peine perdue. Travaillez, parce-que la vitalité d’un parti ce n’est pas seulement les meetings politiques. Ce n’est pas seulement les rassemblements des foules. C’est la formation et la diffusion de nos idées dans la société camerounaise, pour que le Moment venu chacun se sente concerné.

Nous avons dit, nous voulons le Changement par les urnes au Cameroun, et dans la paix. Et nous aurons le Changement par la paix et dans les urnes. J’entends et je vois sur les réseaux sociaux et partout, toute sorte de personne qu’on nous présente chaque jour comme étant le prochain candidat. Il n y a aucun problème, pourvu que chacun se soumette à la sanction populaire. Vous avez compris ?

Qu’on passe par le suffrage libre, transparent et équitable des Camerounais. Alors si vous remportez la victoire sur le candidat du MRC, je serai le premier à venir vous féliciter. Je l’ai toujours dit. Donc soyez des militants au cœur léger, fort dans votre tête et dans vos convictions. Nous n’avons rien fait qui puisse nous amener à avoir des hésitations ou je ne sais quelle gêne dans ce pays.

Je ne vois pas un autre parti qui a prêché la paix comme nous au MRC dans ce pays. Mêmes ceux qui dirigent et qui disaient :

« Nous avons la paix non, nous avons apporté la paix ! » n’ont jamais produit un document en disant, regardez, notre slogan c’est la paix. Le premier et le seul parti à l’avoir fait jusqu’aujourd’hui, c’est le MRC. Cela est jusqu’à sur vos pagnes, c’est imprimé dessus, Changement dans la paix. C’est là. Est-ce que l’on peut faire mieux !

Mais ils vous condamnent en disant que vous avez fait la rébellion, pour insurrection, hostilité contre la patrie, terrorisme et tout ce que vous savez, même pour défaut de carte d’identité, le tribunal militaire juge le défaut de carte d’identité, et tout cela [Une voix : la casse des ambassades], oui tout-à fait, même pour ce motif-là également. Mais je crois que toutes épreuves que nous traversons doivent nous fortifier.

Je termine tout simplement en disant cet adage courant que tout le monde sait : on ne jette le caillou qu’à l’arbre qui porte les fruits.

« Petit parti », mais au Grand cœur. [Grand youyou et applaudissements dans la salle.]

Soyez forts, parce que les temps approchent. [Grand youyou et applaudissements dans la salle.] Ne vous laissez pas surprendre. Préparez, travaillez la population. Soyez auprès de la population. Il ne faut pas que les Camerounais vous découvrent seulement le jour, ou à la veille des élections. Il faut être auprès des gens qui sont dans la souffrance, mais aussi aller partager leur joie.

Il faut, partout où vous pouvez contribuer à améliorer la situation de la communauté, n’hésitez pas. Parce que même sans avoir les moyens de l’Etat, nous devons exprimer chaque fois que c’est possible la dimension de solidarité qui est l’un des piliers de notre projet de société. Il faut être là en permanence et vous verrez. Les Camerounais ne sont pas ce que l’on croit. Ils ne sont pas aussi stupides que l’on croit [Une voix : Même pas !]

Pendant 40 ans on nous a maintenu dans une boite, mais vous-mêmes vous avez enlevé le couvercle depuis longtemps [sourire du Président Maurice Kamto et grand rire des personnes dans la salle]. On va seulement avancer.

MERCI mes chers amis [tout en portant une main de réconfort sur ses amis politiques fraichement libérés et se tenant debout à ses côtés durant tout son discours]. Restez déterminés et engagés. Ils vous ont condamné avec sursis. Cela signifie en Droit qu’ils vous mettent, comme quand on disait au quartier, en « statut-pas-de(mouvements) », c’est-à-dire rester en « position immobile », parce-que si vous « bougez » ils vont s’appuyer dessus pour vous donner des condamnations fermes. C’est ce que cela veut dire.

Donc faites le travail politique sans allez chercher le moindre « accrochage » avec eux. Mais rien ne doit diminuer votre engagement.

« Un an avec sursis de 5 ans », que tu as fait quoi ? Tu as bousculé quelqu’un ? Tu as même bousculé la maman qui vendait ses arachides au bord de la route ? Donc c’est « 1 an avec sursis » pourquoi ? Donc tout ça « c’est rien », l’histoire est en marche, et coule comme un court d’eau. Viendra le moment où justement les crues qui arrivent vont nettoyer toute la boue qu’ils ont déposé sur votre chemin et va nettoyer tout ça, y compris tout ce qu’il vous infligent-là.

Voilà, je voulais partager ce petit moment avec vous. A vrai dire je n’ai pas voulu que l’on fasse de communiqué que j’arrivais à Bafoussam. Beaucoup de nos camarades ne sont pas au courant de ma présence, je sais qu’ils vont s’en plaindre, mais qu’ils me fassent confiance, je sais pourquoi je l’ai fait de cette façon-là. Je voulais d’abord m’assurer que l’on sorte de la prison Centrale avec nos camarades. Je ne voulais pas qu’ils trouvent un moindre prétexte pour retarder leur sortie en disant qu’on a organisé un meeting… non je ne voulais pas cela.

Le moment va venir où on va faire des meetings. Cela va venir. Chaque fois que nous déposons une déclaration de meeting, soit tout de suite on rejette, soit l’autorité administrative refuse de prendre, et disparait du bureau, et on dit qu’il est en congés. Quand bien même tu l’as vu là, on te dit qu’il est en congés depuis une semaine. Mais il y a un moment où ils ne pourront pas faire cela. Je ne voulais pas que l’on attende ce moment-là, mais si on est obligé d’attendre ce moment-là, on attendra.

Il s’agit du moment de la campagne électorale, parce qu’alors personne n’a besoin d’autorisation pour se réunir. S’ils veulent qu’on attende ce moment-là, on attendra, mais ils verront alors ce qu’ils verront [le Président-élu Maurice Kamto ouvrant alors ses yeux aussi gros que ceux d’Atanga Nji]. Est-ce que vous serez-là ? [Acquiescements et applaudissements dans la salle, accompagnés de différentes réponses : nous sommes déjà là ; c’est jusqu’à la gare ; Kamto no go tired…] Alors travaillez.

Ma dernière annonce, c’est qu’il faut continuer à travailler, parce qu’on va organiser les élections internes du parti. Parce que j’ai besoin que dans un an, l’ensemble des équipes en place soient des équipes légitimes désignées par vous-mêmes pour diriger les organes du parti, de la base, c’est-à-dire de la Commune, puisque les unités c’est vous-mêmes qui le faites, jusqu’à la Région.

Pour les Organes nationaux, ça viendra, parce que cela se fait à l’occasion de la Convention, et la convention c’est en 2023. C’est pour cela qu’il faut déjà renouveler les organes de base, c’est-à-dire mettre en place des organes élus pour que déjà ces organes travaillent, et pour qu’on arrive à la Convention en apothéose, et puissions mettre en place les équipes qui vont poursuivre la lutte dans laquelle nous sommes engagés, avec tout votre soutien et toute votre légitimité.

Si je m’asseyais sans dire un mot qui me tient à cœur, c’est que j’aurais oublié quelque chose d’important, je sais c’est déjà la troisième fois que je dis que m’arrête-là. Mais j’ai encore un mot qui me tient à cœur. Je vous demande, je vous demande, je vous demande, fermement mais avec toute la courtoisie qu’il faut, de ne pas accepter que l’indiscipline prospère au sein de notre parti.

Il n’y a rien plus que l’indiscipline pour tuer un parti politique. Chaque militant d’un parti ne peut pas être celui qui sait tout, et qui critique tout, et qui remet en cause tout. Ça n’est pas bon pour un parti. Je vous ai toujours dit qu’un parti politique est une organisation de lutte, mais si vous vous mobilisez pour lutter et que des éléments justement de votre organisation tire l’organisation vers le bas, déchire l’organisation, est-ce que vous pouvez atteindre vos objectifs ?

Un parti politique ce n’est pas comme une association du quartier, ou par exemple des Anciens du Lycée Classique de Bafoussam, où l’on peut se chamailler toute la journée en fait… Non, pour un parti politique les enjeux sont énormes, et nos compatriotes nous regardent. Ne vous donnez pas en spectacle, où au moindre désaccord sur vous ça se règle sur les réseaux sociaux. Et chacun parle plus fort que l’autre, insulte plus que l’autre, est-ce que c’est ça qui fait que vous être un grand militant ?

Tant que nous n’embrassons pas la discipline et que nous acceptions qu’il peut y avoir des dirigeants, nous n’y arriverons pas. On ne méprise pas un dirigeant. Même s’il commet des erreurs, vous devez organiser les procédures normales, d’une part pour lui signifier ses erreurs et d’autre part éventuellement pour le sanctionner. Mais chacun ne peut pas être dans son coin et décide qu’il a commis une erreur et décide de la sanction qu’il prononce. Ça ne marche pas comme ça.

Et je vous le dis en toute simplicité. Parce que vous savez que je suis celui qu’on insulte le plus ! [Une voix : c’est vrai.] Y compris parmi vous-même ! Ce n’est pas parce que je ne dis pas que je ne sais pas. Je sais. Et je connais mêmes les noms. Oui, vous m’insultez ! Vous m’avez traité de tous les noms, mais est-ce que j’ai déjà réagi ? Ce n’est pas parce que je ne sais pas ! Mais c’est parce que je veux que vous compreniez qu’il y a des choses qui sont supérieures, et que je ne vais pas perdre mon temps à faire la chicane parce que vous m’avez dit que ma tête est carrée, dites même que c’est rectangulaire, je m’en fiche, pourvu que vous acceptiez que l’on progresse ensemble.

Ce qui est important dans un parti politique, si vous n’apprenez pas à respecter la Direction, ceux qui ont la responsabilité de conduire le parti politique on n’y arrivera à rien. Parce que pendant que les autres sont rassemblés vous êtes dispersés. C’est à ce moment-là de vous abattre. C’est ce que vous devez comprendre.

Sachez aussi que, aussi vrai que je ne peux savoir que ce que vous me dites, j’ai la chance aussi d’être à une position que je peux savoir un peu certaines choses que vous ne savez pas. Et donc, ce peu là aussi m’aide à prendre la décision que je prends. Je n’ai jamais pris une décision qui ne soit animée par le souci de l’intérêt du parti, jamais [applaudissement spontanée dans la salle]. Donc quand je lis parfois, je vois des gens qui sont toujours dans la révolte, qui contestent tout, ce n’est pas bien, parce-que vous perdez un temps que vous auriez pu consacrer à convaincre davantage les Camerounais de venir avec nous, à poser des actes et faire des œuvres qui décident d’autres Camerounais à venir avec nous.

J’espère que ce petit échange, vraiment vous allez porter ça près des uns et des autres, vous êtes ici tous des responsables et je le vois. Portez ce message au sein du parti. Et nous allons veiller à ce que les élections à venir soient les plus limpides possibles. J’ai demandé qu’on fasse les sommiers du parti politique. Pour la première fois, notre parti aura un sommier qui permet de répertorier tout le monde, y compris le plus récent militant, celui qui vient d’adhérer, et on doit savoir exactement là où il se trouve.

On ne veut plus de « militants vagabonds », c’est-à-dire qu’on se sait pas où est ce que tu milites. Si tu dis que tu milites, tu milites où, et avec qui ? Le sommier va nous permettre de faire cela. Et nous aurons un sommier, qui va être validé par la base. Quand je vais avoir le rapport de la Task Force, dans toutes les régions dans tout le pays il y a des Task Force que j’ai nommées, quand on va avoir leur rapport, on va ensuite envoyer le fichier Commune par Commune pour validation. Pour qu’il n’y ait pas ensuite de contestations, il faudra que vous validez les listes.

Quand vous aurez validé les listes, n'est-ce pas que nous aurons ainsi le corps électoral ? [Réponse dans la salle : Tout à fait !] Bon, si quelqu’un après les élections conteste, c’est vous-même qui allez pourvoir directement clarifier la situation. On est bien d’accord ! Donc je veux des élections limpides. C’est pourquoi ça prend un peu de temps. On aurait pu faire dans la foulée, en 2020, mais on serait toujours dans la contestation, parce qu’untel se plaint de n’avoir pas été pris en compte !

Si nous faisons les listes des militants, puis nous envoyons à la base les listes de la Commune avec les unités, et la base confirme que c’est bien ça, je crois que nous aurons ainsi une bonne base pour organiser les élections. J’espère à ce moment-là que ceux qui ont choisi pour profession la contestation et la dissidence vont rester tranquilles et accepter que les vainqueurs gèrent les structures pour lesquelles ils ont été élus.

Je voudrais que les élections internes au MRC soient démocratiques et limpides. Nous devons être exemplaires. Je ne veux pas ce que j’ai vu ou entendu ailleurs. Ça doit être exemplaire. Et je vous le dis ici, si vous voulez faire des consensus, faites-le sur la liste qui va se présenter, mais pas que deux listes vont se présenter et après on fait le consensus en prenant un peu ici pour ajouter là.

Tous les problèmes que nous avons eus dans le MRC depuis 5 ans c’est à cause de cela. Parce que ce sont ceux qu’on a pris sur la liste battue qui sont les plus grands contestataires. C’est eux qui empêchent ceux qui ont été régulièrement élus d’exercer. Donc travaillez, ceux qui seront élus vont gérer, il n’y aura pas de panachage et tout ça. L’équipe qui aura gagné va gérer. Est-ce que j’ai été clair là-dessus ? [Réponse dans la salle : CLAIR]

Parce-que je ne veux pas que l’on dise demain que c’est le mot du Régional, non, c’est moi-même qui vous le dit. Donc il y aura un corps électoral clair et validé à la base. Nous sommes en train de travailler pour faire que ce soit vraiment quelque chose de nouveau, je ne peux pas trop en parler car il faudra que l’on travaille pour voir si c’est au point, pour que la contestation ou les manœuvres « ceci » disparaissent.

Voilà le message, ce que je souhaitais vous dire, à l’occasion de mon passage ici en ce jour. Ne vous laissez ébranler par rien. Il y a beaucoup de bruits et de communications et publicités diverses sur les réseaux sociaux. Vous devez vous focaliser sur le travail de terrain. Un parti c’est le terrain. Focalisez-vous sur le travail de terrain et vous allez voir le moment venu comment ça paie, parce qu’il n’y a que ça qui paie.

MERCI infiniment d’avoir été là, d’avoir été patient, j’espère que l’on s’est compris. Je sais que vous avez envie que l’on se voit, peut-être même que l’on ait un temps plus long que celui-ci, que vous posiez des questions qui probablement brûlent vos lèvres, mais je pense que ce moment-ci c’est pour nos camarades qui sont sortis de prison. Je voudrais voir avec les responsables régionaux du parti dans la région quand est-ce qu’il sera possible de se rencontrer.

Je vais d’ailleurs vous dire une chose. Je n’ai pas voulu relancer des campagnes et des déplacements pendant que nos amis sont en détention. Beaucoup de choses nous les mettons en sourdine en attendant. Mais le moment venu, on verra si l’on tient un meeting à Bafoussam, comme aussi d’ailleurs dans toutes les autres régions du pays. Car c’était aussi au programme.

N’oubliez pas que je ne vous ai jamais réuni pour vous féliciter et féliciter à travers vous la population de la région de l’Ouest, et les populations des différentes régions, qui nous ont donné la victoire en 2018. Peut-être que certains d’entre vous le disent sans croire ! Mais nous l’avons montré de façon irréfutable devant le Conseil constitutionnel, s’il y avait encore des doutes pour certains.

J’ai toujours dis, et je le redis ici parce qu’il y a de petits malins qui de temps en temps veulent revenir là-dessus, si les gens ont des doutes, j’avais demandé que l’on recompte les voix ! Ils n’avaient donc qu’à créer le Comité de recomptage, et chacun sort ses documents, et sortir les PV dont les 32 qu’ils n’ont jamais présentés !

Donc ce que je veux dire, c’est qu’on ferra malgré tout, même si c’est avec 3 ans de retard ou 4 ans de retard, une tournée pour remercier les populations des différentes régions du pays pour ce qu’elles ont fait en 2018, et l’espoir qu’elles ont donné au Cameroun. Je crois qu’il y a un Cameroun politique d’avant 2018, et un Cameroun politique d’après 2018.

Je vous remercie et je compte sur vous.

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