La question revient sur la sellette depuis quelques temps, à la faveur des révélations récurrentes faites par les médias sur son imminence. Une manœuvre de certains barons du régime qui filent l’information à la presse, cachant la peur de perdre leurs positions au sein du sérail, avec pour enjeu inavoué d’amener le chef de l’Etat à différer sa publication.
Le jeu-trouble semble désormais maîtrisé par Paul Biya, que des sources introduites disent déterminé à modifier la composition de l’équipe gouvernementale. Dans les dédales du pouvoir à Yaoundé, des indiscrétions laissent entendre que ce remaniement devrait intervenir après le retour du chef de l’Etat de la 72ème session de l’Assemblée générale de l’Onu à laquelle il prend part. La psychose a encore enflé à la veille de son départ pour New- York le 15 septembre dernier. Certaines sources ont laissé envisager ce remaniement en fin de semaine dernière, alors qu’aucun indice ne prédisait la participation du président à cette Assemblée générale.
Toutefois, malgré sa prétendue imminence, la question du remaniement ministériel continue de diviser l’opinion publique. Un premier courant estime que le Paul Biya n’a aucun intérêt à modifier l’équipe actuelle, à près d’un an de l’élection présidentielle de 2018 à laquelle, il ne fait plus de doute, il sera candidat. Pour le courant opposé à cette analyse, c’est justement cette échéance électorale qui justifie l’opportunité de ce remaniement ministériel.
Les tenants de cette thèse estiment que le chef de l’Etat ne pourrait pas faire campagne avec l’actuelle équipe dont le discrédit de certains membres semble bien consommé auprès des populations. A partir de la tête du gouvernement, beaucoup de secteurs de l’action gouvernementale sont sclérosés par la crise de confiance de leurs dirigeants à l’égard du public.
Les secteurs tels que ceux de la justice, des arts et culture, de l’éducation, du sport, et particulièrement du football, considéré au Cameroun comme une religion, ne procurent pas la satisfaction souhaitée aux Camerounais, selon les appréciations d’une certaine opinion.
La non qualification de l’équipe nationale de football masculin pour la coupe du monde Russie 2018, l’élimination des équipes nationales des compétitions internationales, à l’exclusion de la Chan, et surtout la récente décision de la Fifa d’instaurer un Comité de normalisation à la Fécafoot, ont fini de traduire la décrépitude du sport-roi au Cameroun.
Le tout ajouté à une conjoncture économique marquée du sceau de l’austérité, et qui se traduit par la difficulté des opérateurs économiques à se faire payer leurs factures auprès des institutions financières nationales, sont autant d’indicateurs du mal-être des Camerounais. Situation qui, selon certaines analyses, devrait amener Paul Biya à revoir l’équipe qui devra animer sa campagne électorale en 2018.