Au moins 3000 bureaux de vote sur les 4000 établis dans les régions camerounaises du Nord-Ouest et du Sud-Ouest seront fermés dimanche à l’occasion de l’élection présidentielle, par mesure de sécurité en rapport avec les menaces que font peser les activistes sécessionnistes dans ces zones, a déclaré Enow Abrams Egbe, le président du conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge de la gestion des scrutins et opérations référendaires.
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Interrogé jeudi par la presse locale, il a indiqué, sans donner plus de détails, que son organe avait «pris des dispositions nécessaires pour circonscrire les zones à risque», la situation sécuritaire restant «assez préoccupante quant à l’harmonie du scrutin dans certaines régions du pays».
La mesure d’Elecam semble s’inscrire dans la logique ayant prévalu pendant la campagne électorale qui s’achève samedi à minuit, les sécessionnistes ayant menacé de perturber par la violence toute opération de propagande, ainsi que tout scrutin, qui serait organisé dans les régions anglophones qu’ils ont baptisées «Ambazonie».
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Face à ces menaces, aucun des 9 candidats à la magistrature suprême ne s’est aventuré dans ces zones y compris le président sortant, Paul Biya, qui dispose pourtant de la force publique destinée à veiller à l’ordre et à la sécurité du pays.
La fermeture d’une bonne partie des bureaux de vote dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, dépositaires
d’au moins 1 million sur les 6.630.847 inscrits sur l’ensemble du territoire et de la diaspora, constitue, note-t-on, une très mauvaise nouvelle pour l’opposition, qui enregistre souvent ses meilleurs scores aux élections dans ces régions.