En cette année électorale, le paysage politique camerounais connait quelques chamboulements, Notamment dans les partis de l’opposition. La mode est aux alliances entre partis, avec pour seul but de renverser le RDPC, au pouvoir depuis 32 ans.
Une ferveur qui n’a peut-être pas attendu l’annonce du chef de l’Etat du 31 décembre dernier. C’est ainsi que sont nées, ci et là, diverses tentatives de rapprochement entre formations politiques, entre candidats déclarés à telle ou telle autre élection. Pourtant, les coalitions de partis ne sont pas reconnues pour présenter des candidats aux scrutins au Cameroun.
Selon le Pr. Mathias Eric Owona Nguini, «si les partis persistent dans la création des coalitions même si celles-ci ne sont pas reconnues comme des cadres légaux pour présenter des candidats aux différentes élections, c’est parce que ces plateformes peuvent les aider à canaliser et à concentrer leurs forces. Elles permettent aussi de se regrouper pour avoir plus d’efficacité dans leurs actions. Notamment pour faire face à des plateformes concurrentes», indique-t-il dans une interview accordée à Cameroon Tribune en kiosque ce mercredi 24janvier 2018.
Ce regroupement de forces politiques s’est jusqu’ici avéré infructueux en raison des conditions dans lesquelles elles sont organisées et orientées. En effet, explique Owona Nguini, «la plupart du temps, ces coalitions se construisent autour de calculs de court terme plutôt que sur la base d’accords longuement muris et négociés et nécessitant de faire émerger les convergences idéologiques ou programmatiques. Ça aussi, ça signifie que les partis se regroupent la plupart du temps en fonction des intérêts saisonniers. Et qui ne résistent pas à la durée».
Pour que les coalitions soient durables, estime le Maître de conférences à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Yaoundé II-Soa, «elles doivent d’abord s’envisager comme des regroupements qui doivent se transformer en des ententes basées sur des convergences d’idées, d’orientations de valeurs».
«Une convergence qui peut se traduire par la suite dans la mise en place d’un programme commun. Ceci en termes de programme de gouvernement. Tant que ces coalitions sont fondées sur de simples calculs situationnels et tactiques, il leur est difficile de résister dans la durée. Parce qu’en réalité, ce qui fait l’accord est trop mince entre différents acteurs», conclut l’enseignant.