Outre l’organisation du meeting de lancement de la campagne du parti au pouvoir présidée par le patron de la Région, ce 22 septembre à Ngaoundéré, les affichages des supports par Médias Plus sur leurs panneaux publicitaires aurait été commandé depuis le cabinet des services du Gouverneur.
Le ton est donné. Ce 22 septembre 2018 marque le début officiel de la campagne électorale à l’effet d’élire le président de la République, le 7 octobre prochain. Et le moins qu’on puisse dire, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais et ses alliés dans l’Adamaoua peine à mobiliser les foules. Moins de 3 000 personnes ont assisté au meeting de lancement de la campagne. Si le gratin politico-administratif de la région a tenu à marquer sa présence, tel n’est pas le cas des militants et sympathisants, peux nombreux.
Le lancement de la campagne du parti de la flamme à Ngaoundéré est marqué par l’engagement politique direct et ouvert de l’administration. Organisé de main de maître par le service du protocole régionale, le meeting est marqué par la forte présence de l’administration locale. Sous la conduite du Gouverneur de la région Kildadi Taguieke Boukar, les trois Sous-Préfets de la ville, le Préfet, le Secrétaire Générale de la région, l’Inspecteur régional ont tous affiché leur présence avec leur véhicule de service. Cette politisation à outrance de l’administration n’est-elle pas une entorse au devoir de réserve et de neutralité à elle reconnue ?
Dans les rues de la ville, en dehors de quelques affiches de Garga Haman Adji, un seul candidat envahit les espaces publics, celui de Paul Biya et son slogan « la force de l’expérience ». Tous les panneaux de publicité de la ville sont réservés exclusivement pour le candidat Paul Biya. Le personnel de cette entreprise est chargé de coller toutes les annonces du parti du renouveau. Au siège de la société Media Plus, puisse qu’il s’agit d’elle, on affirme être en contrat avec le parti, ce qui est en violation du code électorale. Chose étrange, c’est le service du gouverneur qui est à la manœuvre.
« NOUS AVONS REÇU LES COMMANDE DU CABINET DU GOUVERNEUR », nous confie un responsable.
Premier à être au-devant de la scène et à prendre la parole, l’homme fort de la Vina, le député Ali Bachir tente de rassurer les quelques centaines de militants plus attirés par les talents de danseuses de circonstance que son speech, et vouer aux gémonies les autres prétendants au Palais d’Étoudi : « Le président de la République n’a pas voulu nous laisser entre les mains des gens manifestement incapables et autre aventuriers pour la plus part »,
déclare-t-il devant quelques partisans parsemés. En somme le RDPC connait un début de campagne électoral de tout laborieux, et ceci malgré la forte main de l’administration.