La tête de liste parmi les trois en course pour l’investiture au sein du RDPC a écrit au président national de cette formation politique pour dénoncer des tripatouillages…
Ahmadou Ahidjo, porte-étendard de la minorité Mbororo, un peuple vivant en bonne intelligence avec leurs compatriotes bamoum, situé dans l’arrondissement de Koutaba, département du Noun, est décontenancé après la publication par Elecam, organe en charge de l’organisation des élections au Cameroun, des listes de candidatures retenues dans le cadre des sénatoriales du 25 mars 2018. La tête de liste parmi les trois en lice dans la région de l’Ouest pour le compte du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) n’a pas été investie par son parti.
Le 9 mars 2018, au terme des investigations qu’il a pu mener au Comité central du RDPC, Ahmadou Ahidjo a introduit une requête afin d’obtenir satisfaction et réparation car il estime que les instructions du président national du RDPC et sa circulaire ont été bafouées. En effet, le président national du RDPC avait exigé aux commissions en charge des investitures de porter une attention particulière sur les candidatures relevant des minorités, de tenir compte des composantes sociologiques et du genre.
Après la requête qu’il a introduite auprès du secrétaire général du Comité central, Jean Nkueté, Ahmadou Ahidjo a saisi par correspondance le président national du RDPC, Paul Biya auprès de qui des manquements et des tripatouillages ayant entaché l’investiture des listes RDPC à l’Ouest ont été dénoncés.
Pratiques peu orthodoxes
« La liste que j’ai conduite n’a pas été acheminée au Comité central conformément à la fiche collective des candidatures dont nous avons reçu copie. En outre, cette liste a été démembrée au bénéfice d’une autre prédestinée à l’investiture pour des raisons que nous ignorons. Nous sommes convaincus que ces pratiques peu orthodoxes vont à l’encontre de l’esprit de la circulaire n°001/RDPC/PN du 8 février 2018 » écrit le requérant.
Ce dernier espère être remis en selle dans le cadre des prochaines consultations sénatoriales afin que les droits des minorités dont il est l’un des dignes représentants soient traduits dans les faits et ne restent pas de vains mots ou des slogans creux, y compris au sein du parti pour lequel il affiche un zèle et un état de service éloquents.
Bon à savoir, selon les pertinentes dispositions de l’article 129 de la loi N°2012/001 du 19 avril 2012 portant Code électoral, modifiée et complétée par la loi N°2012/017 du 21 décembre 2012, le Conseil constitutionnel avait jusqu’au vendredi 9 mars 2018 pour recevoir les recours des personnes intéressées par le scrutin des sénatoriales 2018.
D’autre part, le Conseil constitutionnel, selon l’article 131de la loi sus-évoquée, « dispose d’un délai de dix jours maximum pour statuer lorsque les recours concernent les candidatures ». Autant dire que la requête d’Ahmadou Ahidjo a de fortes chances de prospérer si un brin de sérieux est accordé dans l’analyse de ces recours.