Pas d’élection jusqu’à nouvel ordre au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) sur toute l’étendue de l’arrondissement du Nord-Makombe. Ainsi en a décidé le chef de terre, Simon Mbock Yomkil. Le patron de cette circonscription administrative se dit déterminé à préserver l’ordre public gravement troublé samedi dernier par de violentes rixes qui ont interrompu les élections à la sous-section Rdpc Nord-Makombe II.
Un scrutin suspendu une première fois le 22 novembre dernier notamment en raison des nombreuses irrégularités dénoncées par des militants. Samedi dernier, c’est justement le non affichage du sommier politique devant le bureau de vote qui a selon toute vraisemblance mis le feu aux poudres. Alors qu’un consensus avait été trouvé sur cette question précise, à savoir l’identification physique des militants membres de cette sous-section, une grave altercation s’engage à l’entrée de la salle.
De sources convergentes, les protagonistes ont pour noms Gaston Komba et Philippe Belate. Le premier qui est député de la nation et candidat à la présidence de la section Nord Makombe-Ouest, veut faire entendre raison au second qui est en quête de la vice-présidence de cette circonscription politique dans la liste concurrente conduite par Kollo Mesack et Mme Fandja (OfRdpc). Très vite le dialogue de sourd cède la place à la violence physique. « C’est alors qu’il (Philippe Belate, Ndlr) m’envoie un coup de poing, raconte Gaston Komba. Trois de ses jeunes complices vont m’assener deux coups à l’arrière de la tête, et un à la nuque avec pour intention de me donner la mort », poursuit le député.
D’après ce dernier qui assure avoir déposé une plainte pour « tentative d’assassinat » à la brigade de gendarmerie de Ndobiam, l’ire de son bourreau aurait été nourrie par « l’interdiction de vote opposée aux 300 personnes convoyées par charter depuis la région de l’Ouest par Mme Fandja ». Dans une correspondance adressée le 07 décembre dernier à Mbassa Ndine, président départemental de coordination des opérations de renouvellement des bureaux des organes de base du Rdpc dans le Nkam, Gaston Komba réclame « le remplacement » de la commission électorale de section (Ces) pilotée par Nyam Eben. Une commission dont « le parti pris manifeste » a conduit Emmanuel Mahel, un de ses membres, à délocaliser le scrutin dans la ville de Moya en violation des textes. Un fait que confirme d’ailleurs Nyam Eben.
Photocopie
Joint au téléphone, le président de la Ces affirme en effet que son collaborateur « n’a pas respecté les dispositions. Il a dérogé à cette règle de façon unilatérale, c’est-à-dire que le bureau de vote est au siège de la sous-section. C’est ce qui m’avait décidé à annuler les élections du 22 novembre ». Nyam Eben qui se défend de tout parti pris, soutient que « le fichier électoral a bel et bien été affiché le 22 novembre mais a été par la suite déchiré on ne sait par qui. Et comme à Mbiam il n’y a pas de photocopie, nous n’avons pu tirer une autre copie. J’ai fais tout mon possible pour que cette élection ait lieu mais les gens étaient déterminés à la perturber », assure t-il.
Aux dernières nouvelles, le Comité central du Rdpc qui s’est saisi de ce dossier aurait demandé aux belligérants de dresser une liste consensuelle pour la section Nkam Nord-Ouest avant ce jour, faute de quoi un bureau de section sera imposé par la hiérarchie du parti. Mais couper ainsi la poire en deux est-elle vraiment une solution viable au regard des résultats électoraux enregistrés sur le terrain ? Pas sûr. D’autant que selon le président de la Ces, Gaston Komba a remporté la mise dans deux des trois sous-sections en question (Nord Makombe I et IV). L’intéressé qui jure avoir été menacé de mort par ses adversaires politiques – lesquels escompteraient son désistement – revendique quant à lui la victoire dans trois des quatre sous-sections en jeu.