«La plénière est la seule occasion pour l’UDC de donner son avis et sa contribution par rapport à la loi des finances», explique Patricia Tomaino Ndam Njoya dans une interview accordée ce lundi 11 décembre 2017 à Le Jour. Ce qui a vexé la député de l’UDC est le fait que le président de l’Assemblée nationale ait déclaré clos le projet de loi de finances 2018 «toujours au forceps».
«Pour nous, il aurait pu nous donner la parole. Et même si on n’aurait pas pu la prendre parce qu’il y avait du brouhaha, au moins on aurait compris qu’il nous reconnait en tant que participant et en tant que parti politique qui a son mot à dire. Mais le fait qu’il ait ignoré notre demande, nous avons balancé le chevalet par exaspération. Malheureusement, par accident, il est tombé sur le visage de l’un de nos compatriotes. Nous étions très désolés, nous lui avons présenté nos excuses et remercié Dieu que l’accident ne soit pas grave. Car, il aurait pu être grave», explique Ndam Njoya.
À la suite de ce malheureux incident, des députés du RDPC ont approché Patricia Tomaino Ndam Njoya. Cette dernière explique: «J’ai eu deux réactions des députés RDPC. Certains sont venus me dire qu’ils comprenaient que nous soyons frustrés, mais que nous devons savoir qu’eux aussi se trouvent dans cet état de frustration. J’ai tenu à leur relevé qu’ils étaient ceux qui ont applaudi dans leur grande majorité. Je leur ai dit que je ne pouvais pas comprendre qu’ils ne soient pas d’accord par rapport à une situation et qu’ils applaudissent».
«Quant à ceux qui étaient plutôt violents, j’ai un message particulier à leur passer. Je leur dis certes, ils obtiendront peut-être cette deuxième rallonge de 20 ans. Nous sommes à la veille des échéances électorales et, jusqu’ici, la Constitution et le Code électoral n’ont pas été visés. Comment vont-ils les obtenir ? Que vont-ils en faire sinon que de continuer dans l’optique des 35 ans qu’ils ont déjà eus pour que le Cameroun se retrouve au niveau où l’on est. Tout ce que je peux dire est que Dieu ait pitié de leurs âmes de pêcheurs, de tricheurs, de méchants», ajoute-t-elle.
Pour l’élue du département du Noun, il faut interroger le problème à la source: «Si nous étions devant un tribunal, les motifs premiers de l’acte devraient compter. Il faut ensuite s’acheminer vers la deuxième question, à savoir si nous étions dans une séance plénière normale où le député était respecté, si on nous avait donné la parole et nous avait permis de travailler sereinement».
Et d’ajouter: «Entre 16h 30 et 20h 30, j’ai préparé ma communication. Je ne suis pas à l’Assemblée nationale pour y figurer ni pour m’amuser. J’ai été élue par des centaines de populations qui attendent que notre projet puisse être connu de tout le monde, alors que je crois qu’il faut plutôt vous diriger vers le comment en est-on arrivé à cela. Ça aurait pu être plus grave et ça peut être plus grave».