L’Union des populations du Cameroun (UPC, opposition) vient d’appeler toutes les forces politiques du pays à un «modus vivendi partiel» des forces politiques et de la société civile pour la sécurisation du pays, au lendemain d’un 3ème attentat-suicide à Maroua (Extrême-Nord), attribué à la secte islamiste nigériane Boko Haram et qui a fait plus de 20 morts samedi soir.
Dans un appel solennel, cette formation estime que la priorité du moment est la sécurisation du pays que les uns et les autres veulent soit gouverner, ou voir bien gouverné.
Pour l’UPC les institutions camerounaises, quelle que soit l’inversion pyramidale, doivent prendre des mesures idoines et efficientes visant à associer et à intéresser les populations au devoir civique et sécuritaire.
Ainsi les sous-préfets, considérés comme plus proches des populations, doivent favoriser la création de comités de vigilance et de renseignement dans leur arrondissement de compétence, les chefs traditionnels étant pour leur part considérés comme «un maillon essentiel de cette structure de guerre».
Et, alors qu’elle prône la traçabilité des mouvements de populations, surtout celles étrangères, l’UPC souhaite que les jeunes désœuvrés (10-18 ans), principale cible des terroristes du fait de leur paupérisation, fassent l’objet d’une attention particulière sans stigmatisation d’aucune sorte.
S’agissant de l’attentat-suicide de Maroua, le 2ème que subit la ville en 4 jours et qui a également fait une soixantaine de blessés, il a été perpétré aux environs de 19 heures 30 au lieu dit Pont Vert, un lieu très fréquenté de la ville où, la nuit venue, des dizaines de personnes se retrouvent pour consommer de la bière ainsi qu’une boisson traditionnelle appelée «bili-bili».
Selon les premiers éléments de l’enquête, la bombe était transportée par une adolescente qui venait d’être déposée en ces lieux par un homme sur une moto et qui est reparti sur les chapeaux de roue.
Le Cameroun tout entier vit dans la psychose des attaques terroristes depuis le 1er double attentat-suicide intervenu le12 juillet Fotokol (13 morts et 32 blessés).
Le ministère de la Défense a ainsi conçu un message électronique censés aider les citoyens à reconnaître un présumé terroriste, et créé un numéro vert (le 1500) permettant de recueillir des alertes.
S’agissant des alertes, justement, la police, informée par la population de la Briqueterie, un quartier de la capitale Yaoundé abritant une importante communauté musulmane, a mis la main samedi sur deux hommes de type occidental et qui selon des indiscrétions transportaient des explosifs.
Par ailleurs, dimanche, on apprenait de sources introduites que la présidence de la République avait, le même jour, reçu une vidéo de Boko Haram menaçant de frapper tous les non musulmans résidant dans cette ville quelque 2 millions d’âmes.