Son excellence Niat Njifenji Marcel, Président du Sénat. Appel du Cœur, au nom de nos valeurs et coutumes,et pour la quête d’un traitement équitable de notre Communauté.
Monsieur le Président
Fraternellement, avec tous les égards et les honneurs dus à votre stature politique et institutionnelle, avec l’entière et pleine révérence qu’emporte votre noblesse par nos coutumes, valeurs et traditions bamilékés dont Laakam est, reste et demeure le garant public devant nos ancêtres, devant nos rois, chefs coutumiers et devant nos enfants au nom de la communauté,
LAAKAM vous félicite pour l’énergie, la détermination et l’engagement que vous avez déployés afin d’amener notre communauté, à se lever fortement pour soutenir notre pays, pour soutenir notre armée, pour manifester notre solidarité envers les frères et sœurs de la ligne de front dans le nord.
Ce déploiement exceptionnel a démontré à suffire, l’attachement des Bamilékés à un Cameroun paisible, fraternel et uni. Nous avons mobilisé plus d’un milliard de Francs CFA, compte non tenu par ailleurs, de la mise à disposition de nos boutiques et magasins pour rassembler encore plus de dons.
Monsieur le Président,
LAAKAM vient vers vous, publiquement, non plus à l’oreille discrète et secrète. En effet le temps des faux semblants et des silences coupables est révolu. Nous venons en effet, éveiller votre attention, votre très haute attention, sur la radicalisation de l’exclusion des Bamilékés des nominations et des promotions à des fonctions officielles. Il s’agit d’une politique coordonnée, assumée et réglée comme sur du papier à musique.
Tous les Départements ministériels sont concernés. De l’analyse des actes officiels de nomination publiés dans le quotidien Cameroon Tribune en septembre 2015, pour ce seul mois, on découvre la gravité du phénomène. Quatre, cinq, six voire dix départements ministériels peuvent publier des nominations signés tantôt du Chef de l’Etat, tantôt du Premier ministre, et tantôt des Ministres, et vous n’y verrez aucun Bamiléké, et personne n’en n’est gêné. (voire le journal du 21/09/2015)
LAAKAM vous rappelle à titre d’exemple, qu’il n’y a plus aucun magistrat Bamiléké responsable à la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays.
LAAKAM reste et demeure une association légaliste, attachée aux valeurs de solidarité, d’unité, de paix et de fraternité qui fondent et soutiennent le socle de la Nation camerounaise, mais elle ne saurait continuer à accepter la tricherie, la moquerie et l’humiliation que constituent ces actes de marginalisation et d’exclusion qui s’étendent jusqu’aux délégations officielles et les missions de représentation du pays à l’étranger à diverses occasions. Aucun peuple, aucune communauté humaine ne saurait l’accepter non plus, et sur une si longue durée.
LAAKAM vous interpelle afin que vous puissiez, en reprenant votre bâton de pèlerin et votre grande stature de deuxième personnalité de la République, aller dire où cela doit être dit, porter le message à qui de droit et selon les moyens et les voies institutionnelles, au plus haut du pouvoir et de la révérence, pour cette cause noble d’une communauté qui réclame d’être traitée à sa juste contribution et selon ses justes efforts, mérite et compétence dans la construction nationale.
Celui qui a eu la sagesse et la force de mobiliser plus d’un milliard, devrait pouvoir déployer le même élan pour obtenir que justice règne et que la paix, la fraternité et la solidarité, signifient aussi respect mutuel et considération appropriée pour ceux dont cet argent représente le travail, l’effort, la sueur et le sacrifice.
LAAKAM attire la plus haute attention de votre excellence sur les implications de ces pratiques dont un des aspects aujourd’hui, se traduit par la remise en cause coordonnée de nombreux titres fonciers, parce que dit-on ou soutien-t-on, les riches Bamilékés peuvent et devraient payer deux fois le même terrain, le même domaine. C’est ce que produit l’absence de magistrats Bamilékés à des postes de responsabilités dans les Cours et Tribunaux à Douala, Yaoundé, Nkongsamba, et plus haut à la Cour suprême.
LAAKAM rappelle son attachement à l’entente entre les communautés et à l’expression d’une confiance encore plus forte pour nos institutions du moment, afin que l’ennemi qui cherche à nous fragiliser par des attentats terroristes, barbarement criminels et lâches, ne s’infiltre pas dans nos divisions pour prospérer.
LAAKAM vous renouvelle sa confiance pour le digne fils, éminent homme politique, ancien ministre, Directeur Général émérite de notre compagnie d’électricité, frère et grand notable de la Cour royale de Banganté que vous êtes.
LAAKAM vous demande de porter sa voix, la voix de la Communauté auprès de qui de droit, pour lui rappeler notre mécontentement face à ces pratiques de marginalisation qui prive notre administration publique de talents, de valeurs, de cadres pétris de patriotisme et d’instinct de sacrifice pour l’honneur et la dignité de la Nation.
Allez et plaidez cette cause, parce que le Chef de l’Etat l’a dit, en terre Bamiléké, en une occasion qui fut unique : « Le Cameroun se fera avec les Bamilékés ou ne se fera pas ». Les marginaliser ne peut donc qu’être suicidaire. Les nombreux Conseillers là-haut, les nombreux ministres en bas, le comprennent-ils avec une égale actualité, eux qui sont à l’origine des textes discriminatoires ?
LAAKAM vous exhorte à convoquer toutes les sagesses, élites, cadres et milieux Bamilékés pour solliciter leur apport et conseils pour cette cause. L’argent n’est plus la puissance, si un agent de l’Etat peut de son crayon, décider de son inutilité ou de l’inutilité des biens que la fortune financière génère.
Le patrimoine et le travail sont menacés et remis en cause, dès lors qu’un Magistrat peut remettre en cause le titre foncier autrefois sacré et respecté. Allez et portez le message au Groupe du 30 et les autres, aux ministres et hauts commis Bamilékés, afin qu’ils prennent conscience du sort de leurs enfants, et réfléchissent sur les conséquences de leurs frustrations résultant des marginalisations.
LAAKAM vous exhorte à demeurer loyal malgré tout, car nos traditions sont celles de la vénération des Chefs, et du respect des institutions qui fondent la survie, la prospérité et le bonheur de chaque communauté humaine.
Notre fierté est ainsi grande, pour cette démonstration de loyalisme et de solidarité, que magnifie notre forte contribution de plus d’un milliards dont vous avez su être la cheville ouvrière, digne de votre rang, et méritant la confiance du Chef de l’Etat, Président de la République et Chef suprême des armées.
YAYAKAM
M.SINDJOUN POKAM ,Secrétaire Général
J.C. SHANDA TONME Chargé de Mission,de l’information et des Relations Publiques