Comme au Sénégal et au Burkina-Faso, des experts souhaitent une coalition entre les organisations de la société civile et les partis politiques, avons-nous constaté cette semaine.
A trois ans, de la présidentielle le débat sur l’alternance au sommet de l’Etat, occupe chaque jour un peu plus, l’espace public.
Des experts camerounais ont révélé ce jeudi à Yaoundé, que la longévité de Biya au pouvoir, -82 ans dont 33 au pouvoir-, s’explique par la « désorganisation » et la « démobilisation » des partis politiques et des organisations de la société civile (Osc).
Dans un ouvrage écrit par Jean Bosco Talla, Mathias Éric Owona Nguini et Guillaume Ngnepi, intitulé, « Société civile et engagement politique au Cameroun », les trois experts camerounais qui disent avoir « enquêté et analysé les enjeux du contexte politico-social camerounais », affirment que, la « désorganisation » et la « démobilisation » des partis politiques et des organisations de la société civile (Osc), expliquent la longévité de Biya au sommet de l’Etat.
D’après eux, seule une coalition « organisée », donc forte, entre (Osc) et partis politiques peut permettre l’alternance au Cameroun.
Pour Mathias Éric Owona Nguni, « les partis politiques camerounais refusent de se concerter, et affichent leurs divergences à chaque élection », comme ils ont pu le vérifier lors des différentes élections présidentielles.
Jean bosco Talla ajoute que certains activistes sont « coincés » par la peur. La peur de se faire tuer, la peur d’aller en prison et la peur de quitter sa famille ou ses proches, justifient la réticence des activistes camerounais, à manifester comme au Sénégal et au Burkina-Faso.
« Tant que l’opposition et les Osc Search Osc ne seront pas organisés pour affronter le parti au pouvoir », il n’y aura pas d’alternance au Cameroun, poursuivent-ils.
Notons que le Cameroun compte près de 200 partis politiques et 40 000 Osc Search Osc enregistrés. Parmi les Osc, 75,4 % sont relativement « jeunes ». La plus ancienne des Osc, est le syndicat national des producteurs de Cameroun (Synapcam), crée en 1972, mais absent du débat socio-politique.
Moins de 5% de ces partis politiques participent au jeu démocratique. Et seulement 7 partis politiques sont représentés au parlement.
L’incapacité des camerounais à impulser un mouvement d’alternance à la tête du pays, trouverait sa justification dans l’inexpérience de la majorité des Osc, dont plus des 3/4 (75,4%), ont été créées entre 1996 et 2009, pensent les experts, concluent les trois experts sont l’ouvrage, présenté à la presse cette semaine, sera publié en 2016.