L'UPC souhaite rencontrer le chef de l’Etat en vue de négociations futures avec la France.
«C’est vrai qu’il y a eu des épisodes tragiques dans l’histoire. Il y a eu une répression dans la Sanaga-Maritime, en pays Bamiléké et je veux que les archives soient ouvertes pour les historiens.»
Ces propos du président français François Hollande, prononcés le 3 juillet dernier lors de sa visite au Cameroun, ont été perçus à l’Union des populations du Cameroun (Upc) comme la reconnaissance officielle par la France des massacres des indépendantistes camerounais. Aujourd’hui, «le parti du crabe» souhaite ouvrir le dialogue avec le Cameroun en vue de négociations futures avec Paris.
«Le Comité directeur mandate le secrétaire général, Jean Bahebeck et le président du bureau, Mohamadou Awal, pour qu’ils entreprennent des démarches en direction du chef de l’Etat pour qu’il reçoive en audience une délégation de l’Upc chargée de lui présenter le document final contenant la position du parti sur ce problème et lui faire des propositions concrètes sur la suite de ce dialogue amorcé», indique le communiqué final rendu public samedi dernier, à l’issue de la session de cet organe dirigeant de parti tenue au quartier Emombo à Yaoundé.
«Ce que nous demandons à la France, c’est d’ouvrir les débats. Il faut passer de la déclaration d’intention à l’acte. Les débats constituent le premier geste essentiel», affirme Jean Bahebeck, qui souhaite voir la mise en place d’une «commission vérité-réconciliation» dans le cadre ce «dossier.»
«Je veux que tous les Upécistes s’unissent et se rassemblent pour demander à la France de concrétiser la déclaration d’intention par un acte d’Etat et d’ouvrir des négociations directes avec le parti martyr pour que l’injustice créée soit réparé. Je demande la réparation du préjudice politique et historique», clame Antoine De Padoue Yembel Yebel, qui fut le secrétaire particulier de Ruben Um Nyobè. Selon ce dernier, tous les Upécistes, indépendamment de leur appartenance à telle ou telle faction, devraient se mobiliser pour cette cause.
Car «les massacres des nationalistes sont une question importante pour nous mais aussi pour tout le Cameroun. La Sanaga-Maritime et le pays bamiléké sont ce que la Silicon Valley est aux Etats-Unis», soutient Jean Bahebeck, élu au poste de Sg le 6 juin dernier en remplacement de Pierre Sende, débarqué. L’Upc entend également entreprendre des démarches auprès de l’ambassadeur d’Algérie au Cameroun pour «s’enquérir de l’expérience de l’Etat algérien représentant le Front de libération nationale (Fln) dans les pourparlers avec la France», renseigne le document.