Maurice Kamto peut-il renverser le régime ?

Maurice Kamto est un homme politique camerounais récemment opposé au régime en place. Il fait parti des 34 membres de la Commission du droit international des Nations Unies, dont il est actuellement Président. Il s’est fait positivement remarquer lors de sa brillante conduite de la délégation camerounaise, lors des négociations pour la rétrocession de la presqu’île de Bakassi, disputé avec le Nigéria voisin.

Peut-être par reconnaissance, il est nommé Ministre Délégué auprès du Ministère de la Justice. Poste duquel il démissionne en novembre 2011 et, le 13 août 2012, il crée le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) à Yaoundé. Il déclare alors vouloir «proposer au peuple camerounais des idées nouvelles».

Concernant la possibilité que ce dernier puisse accéder à la Présidence de la République, et par la même, renverser le régime en place depuis 1982, certains experts, dans le Quotidien Emergence du vendredi 4 décembre 2015, se confortent dans l’idée qu’il n’y arrivera jamais.

Pour Ahmadou Séhou, politologue, Maurice Kamto «a très peu de chance de l’emporter face à Paul Biya». D’après le politologue, «le MRC de Maurice Kamto, tout comme tous les autres partis dits de l’opposition n’ont ni investi le terrain en vue d’une construction de l’adhésion à leur projet, ni travaillé dans le sens de la mobilisation des citoyens. Ils manquent de moyens humains et matériels capables de leur permettre d’inverser la tendance».

Dans la même lancée, le sociologue Edmond Mballa Elanga trouve que «les chances de Kamto face à Paul Biya sont insignifiantes». Il dit avoir posé la question à 25 étudiants d’une école de commerce à Douala. «Juste pour voir, 11 des 25 étudiants présents dans la salle ne connaissent pas qui est Maurice Kamto. Il s’agit peut être d’une classe de première année où l’échantillon est biaisé mais … ! », se retient-il. «M. Kamto a été proche du pouvoir mais il ne l’a pas suffisamment été pour être à même d’ouvrir la porte qui va le conduire au Palais de l’Unité», ajoute le sociologue.

L’avocat au barreau du Cameroun Me Léonard Sandjou quant à lui, pense que les «chances de succès sont faibles» et l’analyste politique Erick Achille Nko’o affirme que «Maurice Kamto devrait davantage travailler tout en étant plus pratique».