Ayant été reçu par le groupe de travail contre la détention arbitraire de l’ONU, au siège des Nations Unies à Genève, Michel Thierry Atangana constate avec amertume que rien n’est fait par le régime de 1982 pour appliquer les décisions de l’ONU concernant le dédomagement de sa personne et les poursuites à intenter contre ses géoliers.
Mercredi 2 septembre 2015, Michel Atangana a été reçu par le Groupe de Travail Contre la Détention Arbitraire de l'ONU, au siège des Nations Unies, à Genève.
C'est la troisième fois que le Groupe de Travail Contre la Détention Arbitraire de l'ONU recevait Michel Atangana, suite à son avis 38/2013 en date du 13 novembre 2013.
Dans cet avis, le Groupe de Travail Contre la Détention Arbitraire de l'ONU exigeait la libération du Français par le régime du Président camerounais Paul Biya. Libération qui a été effective le 24 février 2014.
Il ordonnait également que des sanctions soient prises contre les responsables de la détention arbitraire de Michel Atangana, et que ce dernier soit indemnisé à la hauteur du préjudice subi.
Citoyen français, Michel Atangana a été emprisonné et mis au secret dans une cave du Secrétaire d'Etat de la Défense du Cameroun pendant 17 ans. Il a été privé de tout contact extérieur, après avoir été dépouillé de l'ensemble de ses biens. Son crime ? Avoir soutenu un opposant au gouvernement.
Pour avoir soutenu un opposant lors des élections présidentielles de 1997, pour avoir exercé ses droits civiques, Michel Atangana a passé 17 ans dans une cellule de 7m2, sans pouvoir parler à sa famille ni à ses amis.
Il n'a pu être libéré que par la mobilisation de la communauté internationale. Le statut de "prisonnier politique" lui a été reconnu par le Département d'Etat américain dans son Rapport annuel daté de 2005. Le statut de "prisonnier d'opinion" lui a été reconnu par l'ONG Amnesty International dans un Rapport publié le 25 janvier 2013.
Le Président français, François Hollande, ainsi que de nombreuses autres personnalités, sont également intervenus en sa faveur.
Ces soutiens ont permis que Michel Atangana soit rapatrié en France, où il vit désormais. Le Groupe de Travail Contre la Détention Arbitraire de l'ONU recevait Michel Atangana dans le cadre du suivi de sa décision.
A ce jour, si la libération de Michel Atangana est bel et bien intervenue, il ne s'agit officiellement que d'une remise de peine. Michel Atangana demeure coupable aux yeux du droit camerounais. Par ailleurs, aucune enquête n'a été diligentée par l'Etat Camerounais et aucun responsable n'a été identifié ni sanctionné.
Enfin, l'ensemble des biens de Michel Atangana demeurent confisqués. Et ses comptes bancaires sont toujours bloqués par l'Etat camerounais. Michel Atangana n'a pas non plus été indemnisé en tant que mandataire du consortium d'investisseurs internationaux qu'il représentait au Cameroun à l'époque de son arrestation.
En résumé, la sanction judiciaire frappant Michel Atangana n'a été que partiellement levée. La sanction économique demeure. Et aucune mesure n'a été prise à l'encontre des responsables de la détention arbitraire de Michel Atangana, qui n'a toujours pas été indemnisé.
Les actions de Michel Atangana pour sa réhabilitation
Devant le Groupe de Travail Contre la Détention Arbitraire de l'ONU, Michel Atangana, accompagné de ses nombreux soutiens, a rappelé l'ensemble de ces points. Il a annoncé le lancement d'une campagne de presse pour obtenir le respect intégral de la décision par l'Etat camerounais.
Il a appelé la France, et en particulier le Président François Hollande, à le soutenir dans sa démarche.
"Nous allons lancer une campagne internationale pour obtenir le respect de la décision de l'ONU par l'Etat Camerounais, a déclaré Michel Atangana. Nous ne ménagerons aucun effort pour que justice soit faite. Chaque citoyen dans le monde a le droit à une justice équitable, au respect de ses droits et à une réparation quand ses droits ont été bafoués. Je souhaite que mon exemple puisse servir à toutes les victimes de détention arbitraire à travers le monde. J'espère que la France, mon pays, me soutiendra dans ce combat."
Ayant été reçu par le groupe de travail contre la détention arbitraire de l’ONU, au siège des Nations Unies à Genève, Michel Thierry Atangana constate avec amertume que rien n’est fait par le régime de 1982 pour appliquer les décisions de l’ONU concernant le dédomagement de sa personne et les poursuites à intenter contre ses géoliers.