Alors que le président camerounais Paul Biya vient de célébrer son 92e anniversaire, les rues de Yaoundé se parent déjà des couleurs de sa probable candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2025. Une campagne d’affichage massive, orchestrée par le service de communication du cabinet civil de la présidence, inonde la capitale. Les panneaux XXL mettent en avant les réalisations du régime, les projets à venir et le « rayonnement diplomatique » du « Sphinx » d’Etoudi.
Dans son discours de fin d’année, Paul Biya a réitéré sa « détermination à servir les Camerounais », un message interprété comme une pré-campagne électorale. Cette déclaration a galvanisé ses fidèles, qui, bien qu’agissant en ordre dispersé, multiplient les initiatives pour soutenir sa candidature. Parmi eux, des figures clés comme Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, et Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, sont en première ligne.
Les chefs traditionnels, pourtant censés rester neutres, ont également appelé à la candidature de Biya lors d’une réunion organisée par Atanga Nji. De même, des partis alliés, tels que l’Union des populations du Cameroun et le Mouvement démocratique pour la défense de la République, ont exprimé leur soutien au président sortant.
Selon le politologue Moussa Njoya, ces manœuvres s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à « domestiquer les communautés » et à masquer les écueils de la gouvernance actuelle. Alors que le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) prépare un « projet de société innovant », la question de la candidature de Biya semble déjà réglée dans les esprits.