C’est sans doute une révélation qui risque d’avoir un impact sur l’issue du prochain scrutin présidentiel de 2018. Selon l’ancien avocat général à la cour suprême, Paul Ayah Abine, aucun ressortissant anglophone ne pourrait être président du Cameroun en l’état actuel des choses. Et comme raison, le juriste évoque la non-reconnaissance officielle des anglophones en tant que citoyens du Cameroun.
« Le problème avec le système au Cameroun aujourd'hui est qu'il n’existe aucun document qui montre que les deux Cameroun ne se sont réunis. Résultat : on nous dit officiellement qu’un anglophone ne peut jamais devenir président au Cameroun. Ce qui veut dire que les anglophones ne sont pas des citoyens à part entière du Cameroun, et c’est parfaitement normal puisqu’aucun document ne montre que nous [les anglophones] faisons partie du Cameroun. Voilà pourquoi nous avons besoin de nous asseoir autour d’une table et convenir de la façon dont nous pouvons continuer notre cohabitation», avait déclaré Paul Ayah Abine en octobre dernier.
Considéré l’un des leaders de la crise anglophone, l’ancien avocat général de la cour suprême avait déjà été arrêté en janvier dernier pour ses prises de positions en faveur des revendications anglophones. Il a retrouvé la liberté après près de de 8 mois de détention sans qu'aucune charge ne soit officiellement retenue contre lui.
Il faut rappeler par ailleurs que l’élection présidentielle de 2018 a déjà enregistré des candidatures de ressortissant anglophones dont celle de Me Akéré Muna ou encore celle du vice-président du SDF Joshua Osih.
