Le secrétaire général du Comité central du parti au pouvoir a fait publier dans ''L'action'' la liste des responsables des bureaux des organes de base. Grosse curiosité : bien de postes apparaissent vacants. Entre autres omissions, le nom de Mme Ebanga. Pourtant son cas a fait l'objet des instructions du président national du Rdpc.
À la lecture de la dernière parution du journal L'action- parution, a-t-on appris, qui ne s'achèterait point dans les kiosques comme jadis mais au siège du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) au prix prohibitif de 2000 (deux mille) Fcfa- bien de militants ont dû se renverser d'étonnement à la vue des barres en lieu et place des noms quand il s'est agi de désigner certains responsables de sections. Ainsi, les militants (pour ne citer que ce cas) de la section Dja et Lobo I (à Sangmélima, région du Sud) ont refermé L'action sans savoir qui est le second conseiller au sein de leur section. Même déception chez les militants des sections Ofrdpc et Ojrdpc (respectivement organisations des femmes et des jeunes du Rdpc) qui ignorent jusqu'à l'identité du délégué aux organisations spécialisées de leur section respective. Ces deux regroupements politiques partagent en commun le sort de n'avoir pas de titulaire au poste de délégué aux organisations spécialisées. Simple coïncidence ?
L'affaire est plus cocasse à la section Ofrdpc du Dja et Lobo II (à Zoétélé, région du Sud). Le nom de la déléguée aux organisations spécialisées n'est pas mentionné. Une omission ( ?) qui relance les débats, car intervenant dans un contexte où le président national du Rdpc, Paul Biya, aurait instruit à son directeur du cabinet civil que la requête de Mme Isabelle Ebanga née Nyangono Bilanda, portée à sa connaissance, soit examinée. Martin Belinga Eboutou se serait, avec la diligence qu'on lui connait, fait un devoir de répercuter ces instructions aux autorités politiques du Dja et Lobo, où milite l'auteure de la requête.
Maffia au féminin
Pour la petite histoire, Mme Isabelle Ebanga s'était montrée sensible à l'appel au consensus alors prôné par les élites de la région. Aussi avait-elle, après sa démission de ses fonctions de secrétaire de la sous-section de Zoétélé-Centre, en respect des textes du Rdpc, rejoint la liste commune conduite par Mme Adeline Ekoto. Coup de théâtre, son nom est remplacé, sans explication aucune, sur la liste électorale validée. Impossible pour elle de faire machine arrière. Sa démission du poste de secrétaire de sous-section a déjà pris effet. Seulement, elle découvre que la plupart des femmes retenues sur la fameuse liste commune n'ont nullement renoncé à leurs différentes responsabilités au sein des sous-sections. Comment une aussi flagrante violation des dispositions du Rdpc a-t-elle pu échapper à la vigilance des commissions électorales ad hoc ? Indignée, vexée, se sentant flouée, Mme Isabelle Ebanga prend dès lors la lourde décision d'écrire au président national du parti de la flamme pour l'informer des entorses faites impunément aux textes du Rdpc, et également dénoncer l'ostracisme politique dont elle est victime.
Malgré les instructions du président national du Rdpc, lesquelles sont à l'origine de la médiation entamée, certes avec une excessive timidité, par un élu du Dja et Lobo, c'est le statu quo ante. Certaines femmes de la section, sous l'influence apprend-on de la présidente, Mme Adeline Ekoto, dédaignent aller à la négociation avec une « vieille femme ». Loin de se laisser ébranler par pareille condescendance, la « vieille femme » crie de plus bel à l'injustice.
Une révélation qui relance tout
Samedi 23 janvier, Mme Ebanga reçoit dans sa boutique du marché de Zoétélé une visite pour le moins inattendue. Mme Cécille Mbengono est venue pour lui vendre des mets de poisson d'eau douce. Encore sous la surprise, l'ex-secrétaire de sous-section Rdpc de Zoétélé-Centre demande à sa visiteuse pourquoi elle n'est pas à l'aéroport de Yaoundé-Nsimalen où les autres membres du bureau des sections Rdpc de Zoétélé s'y trouvent (à l'invitation du ministre des Transports, originaire de la localité) pour vivre le vol inaugural des MA 60 de la compagnie nationale aérienne, Camair-Co. La réplique est cinglante : -« Je ne suis plus à la section. C'est à toi qu'est revenu mon poste. On m'a demandé de me retirer à ton profit. Tu n'auras qu'à aller vérifier mes dires dans le journal L'action». Une révélation qui va laisser perplexe Mme Ebanga d'autant qu'elle n'a été mis au courant de rien. Qui a décidé dans son dos ? Quelle poste lui a-t-on confié ? Des questions, surtout la première, qui ne trouvent pas réponse dans L'action. Si sa responsabilisation au niveau de la section Ofrdpc du Dja et Lobo II est postérieure à la mise sous presse du journal du Rdpc, normal que son nom n'y figure point. Mais cette hypothèse n'explique pas l'absence du nom de Mme Cécille Mbengono et l'existence de barres sibyllines devant le poste attribué à celle-ci lors des élections. Et aussi n'apporte aucun renseignement sur la non-notification, jusqu'ici, de Mme Isabelle Ebanga. Tâche qui revient aux responsables de sa circonscription militante. Mystère et boule de neige...