Affaire MIDA: une jeune investisseuse se suicide à Yaoundé

Yaounde Essos Plusieurs investisseurs ont tenté de se suicider

Mon, 23 Apr 2018 Source: L'Essentiel N°155

Certains souscripteurs aux abois et qui ne sont pas encore au courant des indemnisations promises par le chef de l’Etat tentent de se donner la mort.

Ce qui se présentait comme une lueur d’espoir a tourné au drame ; le cas de cette jeune fille résidant au quartier Emana à Yaoundé et qui s’est donnée la mort le vendredi 20 avril est fort évocateur.

Elle s’est donnée la mort à cause d’un investissement hasardeux. En effet, la jeune dame qui gérait un chantier de construction du logement parental a investi de l’argent devant servir à payer les ouvriers dans l’affaire MIDA. Désespérée, elle a ingurgité une forte dose de clore (l’eau de javel).

Le montant évaporé est estimé à 5 millions de francs. Elle est donc passée de vie à trépas à cause de la cupidité et de l’appât facile du gain. Plusieurs adhérents comme elle ont investi d’énormes sommes d’argent en espérant fructifié leur gain. C’est également le cas de nombreux étudiants qui ont placé leur frais de scolarité en espérant toucher un gros pactole après la formation. Hier 22 avril, des témoins rapportent qu’une violente altercation a opposé les adhérents de la MIDA et les forces de l’ordre venus au siège de l’organisation incriminée pour saisir des documents, visiblement pour des besoins d’enquête.

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Les adhérents venus en masse ont tenté de s’interposer à la saisie des documents et des cantines que certains adeptes ont assimilé à des cantines d’argent. Il s’en est suivi une altercation quand ces jeunes adhérents ont tenté d’attaquer les gendarmes venus accomplir leur mission. Bilan : des blessés et quelques interpellations.

L’autre cas répertorié parmi la multitude des plaintes est celui de cette quarantenaire qui a voulu multiplier l’argent de la dot de son fils militaire prévue dans une semaine : la somme de 3 millions et demi a été avalée par le projet ou encore, le cas du fils d’un journaliste qui devait retirer ses effets à Maroua a perdu les 100.000 FCFA représentant les frais de transport, d’hébergement et de toge pour sa sortie. Pareil pour un ressortissant de Ngoumou dans la Mefou - Akono qui a bradé une parcelle de terrain familial pour aller multiplier le gain. Il s’attend en ce moment à répondre de ses actes au tribunal de Ngoumou.

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Une femme habitant le quartier Odza a hypothéqué son titre foncier pour pouvoir avoir de l’argent au MIDA. Mais elle reste sans nouvelle de son titre foncier depuis la révélation de l’escroquerie. Sur les réseaux sociaux, les réactions sont plutôt mitigées. Certains y voient la main du gouvernement qui veut leur empêcher de gagner de l’argent tandis que d’autres décrient la naïveté de ceux qui ont investi de l’argent dans ce « business ».

C’est le cas de cet internaute qui publie sur sa page Facebook : « C’est le désespoir qui a conduit les jeunes chez MIDA, c’est encore le désespoir qui a conduit les jeunes dans les églises réveillées. Mais plus grave, c’est le désespoir doublé de l’utopie qui conduit ces jeunes au mouvement 11 millions de citoyens…à croire qu’être jeune c’est un métier ».

Source: L'Essentiel N°155
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