Le Gouvernement du Cameroun doit engager les représentants de la population anglophone dans un dialogue politique constructif et mettre un terme aux violences dans le sud-ouest et le nord-ouest, où la minorité anglophone du pays souffrirait de violations des droits de l'homme, a prévenu un groupe d'experts de l'ONU.
" Nous exhortons le Gouvernement à adopter toutes les mesures nécessaires en accord avec les obligations du Cameroun en matière de droits de l'homme pour mettre fin au cycle de la violence, " ont déclaré les experts dans une déclaration conjointe.
Depuis le 1er octobre, jusqu'à 17 personnes auraient été tuées et des dizaines d'autres blessées et arrêtées au cours de manifestations dans les régions anglophones du pays.
Les experts sont préoccupés par les informations faisant état d'une série de mesures prises par les autorités nationales, notamment des couvre-feux, l'interdiction de réunions publiques et autres restrictions visant à empêcher les manifestations pacifiques. Un recours excessif à la force par les services de sécurité, des blessures, des arrestations en masse, des détentions arbitraires, des actes de torture et autres mauvais traitements ont également été signalés.
La liberté d'expression aurait également été limitée par le blocage des connexions Internet et de l'accès aux plateformes de médias sociaux telles que Twitter, WhatsApp et Facebook, qu'un expert de l'ONU a précédemment condamné.
" Ces restrictions doivent cesser immédiatement et le Gouvernement doit mener une enquête approfondie, impartiale et indépendante sur toutes les allégations de violations des droits de l'homme perpétrées pendant et après les événements du 1er octobre. Le Gouvernement doit prendre des mesures efficaces pour poursuivre et sanctionner tous les responsables de ces violations.
"Cet appel intervient près d'un an après que les experts de l'ONU aient publiquement exhorté le Gouvernement à mettre fin à la violence contre la minorité anglophone, suite aux informations selon lesquelles les manifestants anglophones de Buea et Bamenda auraient subi une force excessive.
Les experts ont également dénoncé tout recours à la violence contre des membres des forces de sécurité, après avoir reçu des informations selon lesquelles plusieurs personnes ont été tués la semaine dernière.
Depuis décembre 2016, les experts ont exprimé à plusieurs reprises leurs préoccupations directement au Gouvernement camerounais et continuent de surveiller et de demander des éclaircissements sur les violations présumées des droits de l'homme dans le nord-ouest et le sud-ouest du pays.