À quelques jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), l’État camerounais a annoncé le débloquage d’une enveloppe de 5 milliards de FCFA pour assurer la participation des Lions Indomptables. Pourtant, selon les informations révélées par Yannick Effila dans l’émission Tour d’Horizon sur Vision 4, seulement 1,5 milliard de FCFA ont été alloués aux joueurs et au staff technique. Le reste, soit 3,5 milliards, aurait été distribué à des fonctionnaires et autres proches du pouvoir, sans lien direct avec la compétition.
Les 1,5 milliard de FCFA alloués aux Lions Indomptables doivent couvrir les primes, l’hébergement, la nutrition et les déplacements de l’équipe. Un montant qui, bien que conséquent, semble dérisoire comparé aux 3,5 milliards restants, attribués à des personnes dont la présence sur place ne semble pas justifiée par leur contribution directe à la performance sportive.
Cette répartition soulève des questions : pourquoi une telle disparité dans l’allocation des fonds ? Comment expliquer que la majorité du budget soit consacrée à des accompagnateurs plutôt qu’aux acteurs clés de la compétition ?
Cette situation est d’autant plus incompréhensible qu’elle intervient dans un contexte où le gouvernement camerounais prône la réduction du train de vie de l’État. Comment concilier cette volonté affichée d’austérité avec le gaspillage apparent des deniers publics ?
Pour de nombreux observateurs, cette gestion des fonds publics reflète une logique clientéliste, où les réseaux d’influence priment sur l’efficacité et la performance. Une pratique qui, loin d’être nouvelle, continue de saper la crédibilité des institutions et de décourager les Camerounais, qui voient leurs impôts utilisés à des fins peu transparentes.
Des Lions Indomptables en première ligne, mais pas en première priorité
Les joueurs de l’équipe nationale, qui représentent le Cameroun sur la scène continentale, se retrouvent ainsi relégués au second plan dans la répartition des ressources. Une situation qui pourrait affecter leur moral et, par ricochet, leurs performances lors de la compétition.
Pourtant, c’est bien leur engagement sur le terrain qui déterminera le succès ou l’échec du Cameroun à la CAN. Une réussite sportive qui, elle, pourrait redorer le blason du pays et fédérer les Camerounais autour d’un projet commun.
Cette affaire pose une question fondamentale : comment optimiser la gestion des fonds publics pour qu’ils servent réellement l’intérêt général ? Dans un pays où les défis socio-économiques sont nombreux, chaque franc CFA compte.
Il est temps que les autorités camerounaises repensent leurs priorités et assurent une transparence totale dans l’utilisation des deniers publics. Les Lions Indomptables, et plus largement les Camerounais, méritent mieux qu’un gaspillage organisé au profit d’une minorité.