Le volcan de réactions qu'a provoqué l'audit des lignes 65 et 94 a amené certains analystes à émettre des hypothèses scientifiques concernant les contours et sphères politiques liés à l'affaire.
En effet, pour beaucoup de l'opinion publique camerounaise, les scandales financiers que connaissent le Cameroun sont le résultat de guerres intestines au plus haut sommet de l'Etat. Un nom revient à chaque fois, c'est celui du Secrétaire général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh.
Pour le confrère Ben BATANA, les audits des Lignes 65 et 94 feraient planer l'opération Epervier et le remaniement ministériel. Extrait de son analyse basé sur une revue de presse rapporté par Camer.Be.
« Le journal Le point Hebdo parle de Remaniement ministériel-Arrestations comme « Imminents...». Un vent nouveau soufflera d’ici quelques jours au Cameroun. Le président de la République Paul Biya, exaspéré par d’incessants feuilletons à rebondissement sur les inimitiés de certains gestionnaires de la fortune publique, des détournements et autres forfaitures, aurait, de sources crédibles, jeté son dévolu sur une équipe rénovée, compétente, technocrate et rompue à la tâche. Des indices concordants, laissent croire que les heures à venir ne seront pas de tout repos pour certains membres du gouvernement Dion Ngute I. Des indiscrétions à bonne loge, les véhicules de la gendarmerie nationale, stationnés depuis plus de deux semaines devant certains Ministères, viennent comme pour confirmer certaines chutes.
Du coup, la presse est entrée à la chasse des victimes supposées ou vraies de cette opération présidentielle. Avec un zeste de stigmatisation, La Primeur de l’Info Plus pointe sans nommer « Voici les tribus majoritaires de cette mangeoire ». Ils ont déjà forme leur gouvernement, ils se la coulent douce avec les milliards de l’Etat, ils n’ont plus peur parce que disent-ils. Le roi est très vieux, il ne contrôle plus rien, ils contrôlent les artères stratégiques de la République. Mais ils oublient quelque chose, celui qui jusque-là préside au destin du Cameroun n’avait pas eu besoin de tout ça pour accéder à la magistrature suprême. Qui vivra verra.
Le recadrage vient du journal Telegram News qui indique la « Peine perdue pour la mafia sicilienne ». Le ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh n’a fait que transmettre la volonté de Paul Biya de voir clair sur ce qui était devenu une vache à lait pour quelques privilégiés. Pendant que le proche collaborateur du chef de l’Etat est malmené dans la boue par certaines officines qui veulent créer une autre affaire dans l’affaire, le Consupe poursuit le cuisinage.
Le journal Kalara spécialisé dans l’information des palais de justice indique aux enqueteurs du Consupe « Le sergent qui a perçu un salaire de ministre pendant 15 années ». Coaccusé de Emmanuel Leubou dans l’affaire de l’octroi illicite des salaires des diplomates à certains agents publics en 2018, le militaire qui se faisait passer pour un ‘’ sans emploi ‘’ vient d’être rattrapé par une autre enquête. Révélations croustillantes sur la carrière d’un fraudeur récidiviste.
Cependant que La Voix des Jeunes précise que les « 1400 agents d’Etat radiés pour abandon de poste ». D’après Joseph-Le, ces fonctionnaires s’inscrivent dans le cadre ‘’ de la phase contentieuse de l’opération de comptage physique des personnels de l’Etat (Coppe) ‘’ ‘’ La radiation d’office de 56 fonctionnaires et le licenciement de 959 agents de l’Etat relavant du Code du travail ‘’ lit-on dans le document. Il s’agit donc de 95 personnes au total qui ont été licenciés. Selon le ministre cette décision porte désormais à plus de 1400, le nombre d’agents radiés de la Fonction publique depuis un an. »