CovidGate: la pression monte !

Pourquoi il n’y a toujours pas de sanctions ?

Fri, 17 Dec 2021 Source: La Nouvelle Expression

C’est la question que se posent des acteurs de la société civile au rang desquels le Mouvement Stand Up For Cameroon coordonné par l’Ong Un Monde Avenir.

À l’issue d’une analyse faite par un Groupe de Travail sur les Droits Humains, de manière détaillée du rapport d’audit de gestion des fonds Covid-19 réalisé par la Chambre des Comptes et publié sur le site du Ministère des Finances, il est mis en lumière les différents manquements observés dans la gestion des fonds Covid-19, les insuffisances et contradictions avec d’autres publications officielles précédentes et surtout, l’absence de sanctions fortes à ce jour des personnes désignées comme auteurs de surfacturation, détournements et fautes de gestion.

Le Groupe de Travail sur les Droits Humains constitué des membres de Stand Up For Cameroon coordonné par l’Organisation non gouvernementale Un Monde Avenir, déplore le fait que ce rapport n’ait pas entraîné à ce jour de changements importants aussi bien des responsables que des mécanismes de gestion.

Il estime que ces manquements ont pour conséquence d’affecter significativement le droit et l’accès à la santé pour les populations dans un contexte encore marqué par la persistance de la pandémie de la Covid-19.

Dans son rapport du mois de novembre 2021, le Groupe de travail sur les droits humains estime qu’il est nécessaire de procéder à plusieurs changements dans la gouvernance afin de réduire significativement les scandales tels que ceux observés dans la gestion des fonds Covid-19.

Recommandations

Elles portent sur plusieurs questions. Sur la transparence dans la gestion des fonds Covid- 19, le Groupe de Travail recommande:

• l’ouverture des poursuites judiciaires contre les personnes mises en cause par les différents rapports et dénonciations de malversations et/ou de détournements de fonds;

• le renforcement et l’application des mesures de protection de la fortune publique.

Sur les violences et les bavures policières, il est demandé aux autorités de rendre publics :

les résultats d’enquête sur les cas survenus dans le passé. Exemple du décès de jeunes filles “Caro Louis Djalle et Brandy Tataw”;

• d’ouvrir des enquêtes crédibles sur les drames récents tels que ceux de “Nzimou Bertin” et d’en tirer toutes les conséquences judiciaires;

• de renforcer la formation et le recyclage des forces de l’ordre sur la déontologie et le respect des droits humains;

• d’assurer le strict respect des droits des prévenus durant les arrestations et les détentions;

• d’assurer des conditions de détention humaines et décentes pour les personnes arrêtées;

• de lutter plus efficacement contre la corruption et autres abus commises par les forces de l’ordre.

Concernant l’apaisement général du climat de tensions dans les zones en crise, le Groupe de travail recommande les actions suivantes pour contribuer à décrisper la situation:

• Libérer toutes les personnes non violentes arrêtées et détenues dans le cadre des crises que connaît le Cameroun (crise anglophone, lutte contre Boko Haram, tensions sociopolitiques post élection présidentielle 2018);

• Initier des dialogues réguliers à tous les niveaux (local et national) pour rechercher les voies et moyens de résoudre les différents problèmes suscités par les différentes situations de crise;

• Rechercher activement les conditions d’un cessez-le-feu avec les groupes armés pour ensuite engager des pourparlers de paix;

• Prendre en charge véritablement et plus efficacement les besoins des populations en détresse durement frappées par les différentes crises.

Source: La Nouvelle Expression
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