On ne peut parler des lignes 65 et 94 au Cameroun sans parler du multimilliardaire Jean Sylvain Mvondo. En avril dernier, Boris Bertolt annonçait que Paul Biya a ordonné une enquête sur l’usage des fonds destinés aux investissement au Cameroun. Dans cette enquête ouverte, Jean Sylvain Mvondo est épinglé.
Encore appelé « le fonctionnaire milliardaire », il est le directeur de la programmation des investissements publics (DPIP) du ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire (MINEPAT) et il est suspecté d’avoir gagné à titre personnel à travers un réseau de sociétés constitués d’amis et proches des marchés à hauteur de 7 milliards Fcfa.
D'après des indiscrétions, C'est cette enquête de la présidence qui a scellé son sort et l'a amené à être agressé, torturé et molesté par des malfrats. Sylvain a été dénoncé dans une lettre anonyme qui a été déposée il y a quelques moins sur la table du chef de l'Etat. Après avoir reçu la lettre, la présidence de la République du Cameroun a donné des instructions fermes au secrétaire d'Etat en charge de la gendarmerie d'ouvrir une enquête sur des dénonciation d'enrichissement illicite.
Les personnes concernées et directement citées sont le sieur Jean Sylvain Mvondo, Amougou Belinga, Louis Paul Motaze. Ces personnes sont accusé de détournement massif à travers la ligne 94, qui est réservée à des dépenses de la présidence de la République.
Subira t-il le même sort que celui qu'a subi Basile Atangana Kouna ? Lui qui après avoir restitué le corps du délit (en partie) a été libéré juste après ? Ancien secrétaire général de la présidence de la République, lui aussi passé par la prison pour détournement de deniers publics, Edzoa Titus ne croit pas dans la volonté du pouvoir de lutter contre la corruption.
« Pour maintenir l’idée fausse que seule une poignée d’individus égarés sont corrompus ou corruptibles, quelques arrestations sont organisées afin de faire croire à la masse de la population, naïve, que le système se corrige et s’améliore, au moins de temps en temps », écrit-il dans son livre.
Il ajoute : « La tragi-comédie dans cette escroquerie est l’humiliation qu’infligent ceux, encore plus corrompus, qui prétendent rendre la justice. Ils frappent des cibles désignées à l’avance par le pouvoir et ne portent jamais le regard sur les prédateurs insolents qui méritent toutes les attentions de nos enquêteurs.
En attendant, tous les regards sont tournés vers le palais d’Etoudi sur les suites que le président Biya voudra bien donner à cette affaire concernant les lignes 65 et 94.