Au lendemain des violences du 1er octobre 2017 dans les deux zones anglophones du pays, difficile de connaitre le bilan mortel réel des manifestations. Les chiffres avancés par les ONG et le gouvernement divergent. Alors qu’Amnesty international parle d’au moins 17 morts, d’autres ONG comme le Réseau de défense des droits de l’homme en Afrique centrale (REDHAC), va plus loin en évoquant 22 morts.
Le leader du Social démocratique front (SDF), majeur parti de l’opposition, Ni John Fru Ndi, quant à lui avançait hier plus de 30 morts dans la seule région du Nord-Ouest. Dans la même région, son gouverneur, Adolphe Lele Lafrique Tchoffo dressait hier le bilan de 6 morts en plus des 5 de l’évasion de la prison de Kumbo intervenue dans la nuit de vendredi à samedi dernier.
Dans la région voisine du Sud-Ouest, le bilan serait selon des sources concordantes, de 7 morts et des dizaines de blessés. Des chiffres confirmés par des témoignages recueillis par des médias et photos de victimes qui font le tour des réseaux sociaux. Même si certaines sources officielles confirment ces chiffres, le porte-parole du gouvernement les conteste. Lors d’une conférence de presse organisée hier soir, Issa Tchiroma Bakary a révélé que les revendications indépendantistes des sécessionnistes ont causé une dizaine de morts. Comme pour confirmer le chiffre de 11 morts avancé par les sources officielles peu avant dans la mi-journée. Le ministre de la communication appelle par ailleurs à un dialogue à condition que les sécessionnistes écartent comme principe, la partition de l’Etat.
En tout état de cause, les politiques et ONG sont déjà montées au créneau pour réclamer que lumière soit faite sur ces exactions. «Paul Biya doit être traduit devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité», a estimé Ni John Fru Ndi, leader du SDF chez nos confrères de Le Monde. L’Organisation des Nations unies (ONU) n’est pas en reste. Dans un communiqué publié ce 3 octobre 2017, le Secrétaire général de l’ONU, par le biais de son porte-parole, Stéphane Dujarric, a «invité les autorités camerounaises à mener une enquête sur les incidents» qui se sont produits le 1er octobre dernier dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Antonio Guterres, affirme qu’il «reste profondément préoccupé par la situation au Cameroun et condamne fermement les actes de violence y compris des pertes en vies humaines».