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Interview exclusive : Les énormes révélations du clan Vincent Aboubakar

Les confidences du frère de Vincent Aboubakar.

Fri, 9 Dec 2022 Source: L'Oeil du Sahel

Votre frère Aboubakar Vincent a une fois de plus confirmé son talent lors de sa participation à la Coupe Du Monde (CDM), Qatar 2022. Comment l’avez-vous ressenti ?

Je tiens avant tout à remercier l’œil du sahel d’avoir pensé à nous et de s’être particulièrement intéresser à nous, ses frères. En tant que frère de la star, on est bien évident content. Ça fait plaisir et nos cœurs sont comblés de savoir que notre frère s’est démarqué pendant une compétition mondiale comme la coupe du monde. Il s’est surtout fait remarquer positivement en défendant les couleurs de son pays et en donnant le meilleur de lui-même comme il a l’habitude de le faire. Ça fait plaisir de voir son frère être cité parmi les meilleurs sur le plan mondial. Nous qui sommes de sa famille, nous sommes très fiers de lui. Le fait qu’il a fait vibrer les Camerounais et le monde entier nous donne chaud au cœur. Sans oublier que ce qu’il a fait à cette CDM est essentiellement merveilleux. Il a marqué deux buts et donner une passe décisive. Contre la Serbie, il a fait trembler le filet avec un très beau but qui est d’ailleurs cité parmi les plus beaux du monde. Aussi, marquer un but contre le Brésil à la CDM, ce n’est pas donné à n’importe qui, mais l’a fait. En une phrase, nous sommes fiers de son parcours lors de ce mondial.

A la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2021, il s’était démarqué, mais là, on le découvre sur un autre jour. Est-ce que vous vous y attendiez à çà?

Pour dire vrai, je m’attendais à voir plus que ce qu’il nous a servi. J’ai confiance en mon frère et je sais qu’il est capable des merveilles. C’est vrai qu’il a commencé la CDM avec un peu de timidité car le moral était bas. Cependant, il a fallu qu’il travaille son moral étant donné que c’est une personne avec un moral de fer. Vous ne pouvez pas être le capitaine d’une équipe, on vous remet tout le pouvoir et arrivé sur place, vous vous faites chiffonner par une personne ou un groupe de personnes. Quand un joueur n’est pas préparé ou plutôt quand il commence un match à la seconde manche, le moral ne peut être le même. Et surtout qu’il savait qu’il méritait d’être sur le terrain dès le début du match. Ce n’était pas du tout à son avantage. Regardez vous-même le match qu’il a livré contre le Brésil, lorsqu’il a pris son brassard, il était le vrai guerrier qu’il a toujours été.

Parler nous de ses relations avec sa famille...

La relation d’Aboubakar avec la famille est harmonieuse. Il est en contact avec tout le monde. Ce n’est pas quelqu’un qui aime se prendre la tête. Il est resté le même. La preuve en est qu’aujourd’hui, vous me voyez bien entouré des cousins et autres membres de la famille. D’ailleurs lorsqu’il est ici à Garoua, il reçoit tout le monde, ses portes sont ouvertes à tout le monde. Je pense que c’est l’un des rares footballeurs du Nord à faire cela malgré sa renommée. Il nous appelle tout les deux ou trois jours ou au maximum après une semaine pour demander de nos nouvelles. Il fait vraiment les efforts pour cela. Les seules périodes pendant lesquelles il n’appelle pas c’est lorsqu’il prépare un match ; dans ce cas il nous prévient de son indisponibilité. Mais, directement après le match, il cherche à prendre de nos nouvelles.

Quelles sont selon vous les qualités qui le propulsent aussi haut ?

Mon frère est décisif. Lorsqu’il veut quelque chose, il ne se repose pas avant de l’avoir obtenue. Il est vraiment téméraire. Pour la petite histoire, avant qu’il ne commence à jouer en première division avec Coton Sport de Garoua, quand il a constaté qu’on l’avait surclassé à Coton sport senior, il a laissé l’école. Et il a dit «je dois m’intéresser au Football. Je vais atteindre son apogée», et il l’a fait. Et même je me rappelle qu’au début, il n’allait même pas chercher son argent tellement qu’il était figé sur le Football. Il faisait trois à quatre mois avant de se souvenir de son argent. C’est nous qui l’aidions avec nos petites miettes. Lorsqu’il a porté son choix sur quelque chose, il ne se laisse distraire par rien. Il a décidé de faire carrière dans le foot. D’ailleurs, de toute sa génération, il est le seul qui est arrivé jusqu’à ce niveau. Plusieurs ont abandonné mais lui, il a persisté. Il est aussi très patient car il a beaucoup patienté pour arriver là où il en est aujourd’hui. Pour preuve, pendant la CDM, on a pris son brassard, il n’a rien dit. On lui a demandé de rester au banc, il n’a rien dit… Sa réponse n’est pas de s’agiter mais il répond par son rendement. Je suis d’accord avec plusieurs qui disent sur les réseaux sociaux que s’il était sur le terrain lors de la première journée, il n’aurait pas inscrit seulement deux buts à ce mondial. Il allait arracher le record de but inscrit à la CDM au Camerounais qui le détient actuellement car il est de trois buts. Vincent allait inscrire plus de trois buts au Qatar. Malgré tout cela, il est toujours calme. C’est aussi cela être une grande personne dans la tête, ce sont les enfants qui se bousculent. J’oubliais, il a fait douze ans à la sélection nationale, ce n’est pas rien, c’est encore la preuve de sa patience. Sans toutefois oublier sa grande humilité.

Quel genre d’enfant était Aboubakar Vincent ?

Il a toujours été très poli. Il l’est encore aujourd’hui. Il était calme mais juste déterminé. Il sait travailler pour arriver à ce qu’il veut. Il n’est pas du tout éparpillé. Vous aviez lors d’une interview accordée à un media étranger avoué que la famille n’était pas d’accord pour qu’il se lance dans le football mais il s’est entêté ? Est-ce que vous lui donnez raison aujourd’hui ?

C’est vrai. Tout parent veut que son enfant aille à l’école et fréquente normalement. Le football, selon l’expérience qu’on a autour de nous ne réussit pas toujours à faire de vous une personne financièrement indépendante. Tout parent veut voir son enfant fréquenter. C’est donc normal, la réaction des parents autrefois. Il a fait son choix malgré cela. Il savait qu’il avait abandonné l’école et qu’il fallait qu’il embrasse très fort le football. Il s’est donné à fond pour cela. Aujourd’hui, même dans son sommeil il en est conscient.

Vous qui le connaissez si bien, devons-nous nous attendre de la star d’autres exploits ?

Vincent n’a pas de limites. Il rêve aller encore plus loin. Là où l’âge le rattrapera, il s’y arrêtera. Il a besoin d’avoir un ballon d’or Africain, pourquoi ne pas avoir le ballon d’or Fifa. C’est d’ailleurs le rêve de tout Footballeur. Je prends un exemple simple : on dit qu’il joue dans le championnat Saoudien, ce qui est d’ailleurs vrai ; mais combien de joueur local étaient parmi les 11 entrants de l’équipe Camerounaise en 1990 ? Ce qui importe, c’est le résultat sur le terrain. Ça ne sert à rien d’être dans un grand club et de ne pouvoir produire des résultats escomptés. Il y a une chose que je sais, Vincent est prêt à défendre le vert rouge jaune quelques soient les frustrations. Imaginez un instant qu’on le mettait à l’aise, les résultats allaient être mieux que ce nous voyons.

Est-il toujours resté en contact avec les responsables de coton sport de Garoua, ce club qui a participé à sa formation ?

Il est en contact harmonieux avec les responsables de Coton Sport et tous ses amis avec qui il a cheminé. Jusqu’aujourd’hui, il les rend visite. Il va s’entrainer au stade du complexe Coton Sport. Il est en contact avec tout le staff technique et l’encadrement administratif de cette équipe de première division. Il est aussi en contact avec ses camarades avec qui il a joué la coupe Top organisé par les Brasseries du Cameroun.

Être le frère d’une star de renommée internationale comme Aboubakar Vincent est un privilège, on imagine; comment vous sentez

vous lorsque vous marchez dans la rue ?

Rires. Qui va se négliger ? Quand tu es le frère d’une star, toi-même tu es star. Derrière son nom, nous-même on devient des personnalités et des petites stars. Quand je vais quelque part, les gens cherchent à se filmer avec le frère de la star. Quand il est sur le terrain, on est juste fier, aucune crainte. Nous le soutenons et nous sommes sa motivation.

Quels sont les conseils que vous pouvez donner à Aboubakar Vincent ?

Le conseil que je peux donner à Vincent en tant que grand frère, c’est qu’il continue à être aussi humble qu’il a toujours été. Comme on le dit «l’humilité précède la gloire». Quand il est à Garoua et que tu veux le voir, il ne permet pas que tu te déplaces ou que tu ailles vers lui, du moment qu’il sait que tu es son ainé. Il faut qu’il continue ainsi. Il ne faut pas qu’il se laisse distraire par les dires des gens. Car, tout le monde est libre de dire ce qu’il veut. Mais qu’il continue à répondre par ses bons rendements. Plusieurs particuliers et fédérations l’ont félicité pour son exploit lors du match contre le Brésil. Mais jusqu’à présent, sa fédération qui est la Fécafoot n’a fait aucun message allant dans ce sens. Que cela ne le dérange pas car on ne cache pas la lumière du soleil.

Interview réalisée par Rebeka Sintebe (L'œil du Sahel)

Source: L'Oeil du Sahel
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