La nouvelle attendue par les Camerounais est arrivée

Chutes De La Lobe Port de Kribi

Wed, 24 Dec 2025 Source: La République n°1114

La construction d’un quai en eau profonde, d’une zone manifold dans le cadre du Terminal hydrocarbures de Kribi (THK) est syncrétisme infrastructurel présenté par la Société Camerounaise de Dépôts Pétroliers comme « des facilités portuaires indispensables au développement et à l’exploitation des futures installations pétrolières terrestres ».

Au Port de Kribi, le consortium français Parlym-Negri a été retenu pour le quai en eau profonde de la SCDP. En effet les groupes français Parlym et Negri vont lancer le développement du terminal hydrocarbures de Kribi (THK) de la Société camerounaise de dépôts pétroliers (SCDP), en commençant par la construction d’un quai en eau profonde et d’une zone manifold. La SCDP présente ces ouvrages comme « des facilités portuaires indispensables au développement et à l’exploitation des futures installations pétrolières terrestres ». Ils doivent permettre d’accueillir des navires de plus grande capacité pour le futur terminal pétrolier de la SCDP au port de Kribi.

Pour la SCDP, stockeur public des produits pétroliers, ce quai en eau profonde doit « réduire significativement les délais et coûts d’approvisionnement, renforcer les stocks stratégiques nationaux, mieux absorber les chocs exogènes et fluctuations des marchés internationaux ». L’enjeu est autant logistique que macroéconomique, dans un contexte de forte volatilité des prix de l’énergie. Un protocole d’accord a été signé le 18 décembre 2025 à Kribi entre le Port autonome de Kribi (PAK), la SCDP et le consortium Parlym/Negri. Ce dernier s’engage à apporter son expertise à la fois pour la structuration financière et pour la réalisation opérationnelle de cette infrastructure portuaire stratégique.

Un projet pour doubler les capacités de stockage de la SCDP

Le quai en eau profonde constitue l’une des composantes du projet de terminal hydrocarbures de Kribi. Celui-ci prévoit la construction d’un terminal d’une capacité de 230 000 m³ pour les produits blancs (super, pétrole, gasoil, etc.) et de 40 000 tonnes métriques (TM) de gaz domestique (GPL). L’objectif affiché est de permettre à la SCDP de doubler ses capacités actuelles de stockage de produits blancs, officiellement estimées à 245 500 m³, et de multiplier par dix ses capacités sur le gaz domestique, aujourd’hui limitées à 5 005 TM. À terme, le site de Kribi doit ainsi devenir un pivot majeur de l’approvisionnement du marché camerounais en hydrocarbures. Le consortium Parlym/Negri a été retenu non seulement pour réaliser le quai et la zone manifold, mais aussi pour mener les études d’ingénierie destinées à évaluer le coût global du terminal hydrocarbures de Kribi et à rechercher les partenaires financiers nécessaires à sa réalisation.

Parlym et Negri, des acteurs déjà ancrés dans les ports camerounais

Selon Raphaël Abouem, directeur commercial et chargé du développement de Negri en Afrique, le protocole signé « permet au groupement Negri-Parlym de mettre en place le groupe de travail qui va finaliser les études, la mise en place du financement, et les aspects juridiques du projet de construction du terminal des hydrocarbures du Port de Kribi ». Parlym est une entreprise française d’ingénierie spécialisée dans le nucléaire, le pétrole et le gaz, ainsi que les énergies renouvelables.

Sa filiale camerounaise a remporté en avril dernier un contrat de 8 milliards FCFA pour la construction d’une infrastructure de stockage et d’un pipeline de réception de gaz de pétrole liquéfié (GPL) au dépôt de Bonabéri, à Douala, au profit de la SCDP. Negri, spécialiste des facilités portuaires, a de son côté lancé en juillet dernier la construction du quai 17 du port de Douala. Ce projet, évalué à 47,2 milliards FCFA hors taxes, porte sur la construction de 250 mètres linéaires de quai supplémentaire, l’aménagement de 7,9 hectares de terreplein arrière et la création de 1 200 mètres linéaires de voies pour RTG (portiques automatisés sur pneus).

Pour Mostert Gwendal, directeur général de Parlym Cameroun, l’implantation ancienne des deux groupes dans le pays a pesé dans l’attribution du projet de Kribi : « Nos deux entreprises étant implantées au Cameroun depuis de nombreuses années, pour nous il était tout naturel de nous proposer pour la réalisation de ce projet dans notre pays de cœur », souligne-t-il.

Source: La République n°1114