Le membre de l’équipe de campagne du candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) corrobore la position de Maurice Kamto qui s’est autoproclamé vainqueur du scrutin du 7 octobre dernier. Mais se dit prêt à accepter le verdict des urnes.
«Nous avons compilé les procès-verbaux de toutes les zones où l’élection s’est véritablement déroulée. C’est pour cela que nous pouvons dire que le candidat Maurice Kamto est largement en tête. Nous n’avons pas besoin de demander si on a gagné. Nous savons que nous avons gagné sur la base d’éléments objectifs», affirme Albert Dzongang dans une interview accordée à Le Messager du 16 octobre 2018.
LIRE AUSSI: [DIRECT] Conseil constitutionnel: le verdict de la présidentielle
L’auto-proclamation de victoire du Pr Maurice Kamto a suscité de vives réactions à la fois des membres du gouvernement et de la classe politique nationale. D’aucuns ont estimé que le challenger de Paul Biya appelait le peuple à l’insurrection. Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a même proféré des menaces à l’endroit du candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun.
«S’il fallait régler le problème de Maurice Kamto, c’est le sous-préfet de son arrondissement qui va d’abord gérer sa situation. Donc, s’il l’a fait pour nous impressionner, il ne nous a pas impressionnés. Il est en train de mener une activité dangereuse», a fait savoir Paul Atanga Nji dans une interview à Canal 2 International.
«Et il [Maurice Kamto, NDLR] faut qu’il sache qu’à chaque fois que quelqu’un a tenté de se mettre en marge de la loi, il devient marginale et il vivra son sort tristement dans un coin isolé», a ajouté le ministre Paul Atanga Nji.
«Personne ne veut déstabiliser le Cameroun», tient à rassurer Albert Dzongang. «Ce sont ceux qui profitent du Cameroun qui veulent le déstabiliser. Le discours alarmiste vient du pouvoir. C’est ce pouvoir qui a les armes et toute la logistique de guerre. Ce pouvoir ne peut pas se présenter en victime et indexer ceux qui se présentent à l’élection contre lui», ajoute-t-il.
«Comment imaginer qu’un homme sans armes puisse affronter l’armée ? Comment un homme sans arme peut provoquer en guerre celui qui a les chars et les fusils d’assauts ? Nous leur disons simplement de se méfier. Avoirs des chars et des fusils d’assaut ne signifie pas avoir la vérité et la raison avec soit ou la volonté du peuple», ajoute Albert Dzongang.
LIRE AUSSI: Election 2018: pourquoi Maurice Kamto ne pouvait pas gagner
Pour l’heure, le Conseil constitutionnel continue d’examiner les différents recours soumis par les différents candidats au scrutin du 7 octobre 2018. L’examen de ceux du MRC, portant annulation dans les bureaux de votes de sept régions du pays a été le plus suivi et commenté par la presse locale.
Après deux jours de débat sur les preuves soutenant ce recours, le Conseil constitutionnel va délibérer jeudi à 18h. Dans la matinée, à 10h, seront examinés les recours déposés par le candidat du Social Democratic Front, Joshua Osih, qui demande l’annulation totale du scrutin pour irrégularités diverses. Le Conseil constitutionnel a jusqu’au 22 octobre prochain pour proclamer les résultats de l’élection présidentielle.