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Gabon : Réaction de la Fetrag sur la polémique des 150 taxis bamounes
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LIBREVILLE (Equateur) – Au lendemain de la polémique sur les 150 taxis d’une association camerounaise, le secrétaire ...
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Gabon : Réaction de la Fetrag sur la polémique des 150 taxis bamounes
3 jours ago
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LIBREVILLE (Equateur) – Au lendemain de la polémique sur les 150 taxis d’une association camerounaise, le secrétaire général de la Fédération des Travailleurs du Gabon (Gabon), Jocelyn Louis N’Goma donne son point de vue. Lecture.
Depuis quelques jours, la polémique enfle autour de l’entrée présumée de 150 taxis de la communauté bamoune du Cameroun sur le territoire gabonais.
En tant qu’observateur attentif de la situation, je considère qu’au-delà du scandale présumé, plusieurs questionnements plus profonds méritent d’être soulevés.
La dynamique communautaire : un modèle de réussite qui interroge
Face à la capacité d’organisation de certaines communautés étrangères, il devient pertinent de se demander pourquoi de telles dynamiques collectives peinent encore à émerger parmi les gabonais.
L’usage des tontines, des commandes groupées et de la solidarité économique n’est pas une nouveauté. Il s’agit d’outils anciens utilisés par les communautés étrangères, mais redoutablement efficaces.
Dès lors, pourquoi n’avons-nous pas, de notre côté, su ériger ces mécanismes en leviers pour nos propres projets de développement ? Une entrée massive de véhicules : simple rumeur ou complicités internes ?
Il me paraît difficile de croire qu’une telle opération logistique, impliquant l’importation d’une centaine de véhicules, ait pu se dérouler sans que certains relais internes n’y soient impliqués.
Faut-il pointer du doigt les services frontaliers ? Les autorités de régulation ? Ou plus largement un dysfonctionnement du système de contrôle et de gouvernance ?
Se poser ces questions est indispensable pour éviter de tomber dans l’émotionnel ou l’approximation.
Taxi Gab : un projet précipité ?
À mon sens, cette polémique révèle surtout une autre réalité : celle des failles internes du projet Taxi Gab lui-même. Avons-nous réellement construit ce projet sur des bases solides ? Un véritable business plan a-t-il été établi en amont pour garantir la pérennité de l’initiative ? Les défis liés à la maintenance, au service après-vente, à l’approvisionnement en pièces détachées et à la formation des chauffeurs ont-ils été pleinement anticipés ?
Conduire un taxi n’est pas anodin ; c’est un métier qui requiert une culture du transport en commun, une rigueur professionnelle et une éthique du service aux usagers.
Ignorer cet aspect fondamental pouvait-il conduire à autre chose qu’à des difficultés en chaîne ?
Un potentiel économique inexploité
Si le projet avait été mieux conçu, il aurait pu générer des milliers d’emplois directs et indirects :
– Mécaniciens spécialisés dans l’entretien des taxis,
– Vendeurs de pièces détachées,
– Centres de maintenance,
– Formateurs en conduite professionnelle,
– Et toute une filière de services liés au transport urbain moderne.
Pourquoi n’avoir pas pleinement capitalisé sur cet écosystème économique potentiel ?
En conclusion, en définitive, cette affaire des 150 taxis bamounes ressemble davantage à une manœuvre pour détourner l’attention des échecs internes du projet Taxi Gab qu’à un véritable sabotage extérieur.
Soutenir les actions du Bâtisseur ne consiste pas à flatter, mais à lui proposer des solutions viables, porteuses d’opportunités concrètes pour le pays. C’est à cette exigence de sérieux et de responsabilité que nous devons répondre.
Jocelyn Louis N’Goma, Secrétaire général de la Fetrag
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