Ayant été à la tête d’une délégation dite de dialogue pendant une semaine dans la région du Sud-ouest, l’ancien Premier ministre a sans coup férir, déclaré il y a deux jours, « que les populations ne veulent qu’une décentralisation effective », alors que selon des sondages d’opinion effectués par Camer.be, 99% de Camerounais de culture anglophone, aspirent au fédéralisme, et seulement 1% à la sécession.
Décidément, le chef de l’Etat Paul Biya, n’est entouré que de prophètes de Baal, des prophètes de mensonges. Comme le dit un idiotisme bantu, l’homme du 06 Novembre, a abordé la résolution à la crise politique anglophone, avec « un caillou dans la chaussure ». Au début des remous sociaux des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest il y a un an, le président de la République s’était fait dire par ses principaux lieutenants, qu’ « il n’existe pas de problème anglophone ».
Mais curieusement, les mêmes personnes qui avaient fait du déni de la crise anglophone leurs sujets de thèse et d’agrégation, se faisaient mettre en mission dans les régions suscitées, pour résoudre un problème qui n’existe point. Une belle trouvaille scientifique camerounaise à mettre à l’actif du régime éternitaire de Paul Biya : résoudre un problème qui n’existe pas.
Et que dire de ces barons du régime du 06 Novembre 1982 qui, il y a quelques mois, moyennant 140 millions FCFA, allèrent dans différents pays de l’Occident, discuter avec une diaspora camerounaise qu’on dit tirer les ficelles dans l’ombre ? Toujours en mission, les grands maitres du déni même des choses perceptibles par des aveugles et des sourds ! Impopulaires même dans leurs propres villages, les Hommes de main de Paul Biya dont Philemon Yang son Premier ministre, connurent un échec à la mesure de leur impopularité auprès des populations.
Engagés encore du 17 au 24 octobre 2017 dans une tournée de dialogue dans la partie anglophone du Cameroun, Peter Mafany Musonge qui est par ailleurs président de la Commission du bilinguisme et du multiculturalisme, s’est fendu d’une déclaration digne de la marque de fabrique des principaux collaborateurs du chef de l’Etat, en affirmant à la Crtv, qu’il a rencontré les populations du Sud-ouest, et que ces dernières selon lui, ne demandent que « la mise en œuvre effective de la décentralisation ».
Un ubuesque mensonge qui éloigne encore Paul Biya des pistes fiables pour la résolution de la crise anglophone. Comment un médecin qui ment sur la maladie de son patient, peut-il le soigner !? Monsieur Biya est entouré de grossiers menteurs et de comédiens de mauvais goût.
En arrivant au Sud-Ouest, avons-nous appris de nos investigations, Peter Mafany Musonge dont toute la délégation était déjà handicapée (congénitalement) de par la seule présence de l’élite politique et administrative du Rdpc, parti politique de Paul Biya, partait battu d’avance. Comment avec 55 ans de haute administration dont 35 à la fonction suprême, Paul Biya qui a étudié le Droit et la Science politique, feint-il d’ignorer que dans une crise, les leaders ne se décrètent pas, mais s’imposent !?
Les leaders anglophones d’aujourd’hui, ne sont pas parmi ses ministres, députés et autres, mais parmi les membres du Consortium (Me Agbor Balla, Mancho Bibixy) et autres personnalités crédibles de la société civile (anglophones et francophones confondus) capables d’être écoutées des populations, comme le Prof Claude Abé, Cabral Libih, Joshua Osih, Kah Walla, Alice Sadjo, Olivier Bilé.
Au Sud-Ouest, ressort-il de nos enquêtes, la mission de Peter Mafany Musonge qui a été désavouée par les populations à l’annonce même de sa composition, a connu une indifférence criarde. Aussi, l’ancien Premier ministre s’est-il contenté de rencontrer les autorités traditionnelles et religieuses, les responsables du Rdpc, et d’autres personnes instrumentalisées qui se chargeaient alors de déclarer à la Crtv qu’ils « veulent la paix, l’unité du Cameroun, et qu’ils sont contre la division et le sécessionnisme ».
Quel mensonge ! Mais c’est un mensonge d’enfer, un mensonge dangereux comme de ceux qui ont conduit à la situation critique et pourrissante d’aujourd’hui. Toutes les personnes rencontrées par l’équipe Musonge, sont des composantes du régime Biya. A aucun moment, révèlent les investigations menées par Camer.be, Manfany Musonge n’a rencontré les populations souveraines (frondeuses).
Temps est donc venu que soit mis un terme à ce perpétuel et ubuesque mensonge qui est la véritable source du chaos, et non la presse qu’on veut mettre au pas pour sauver un régime au soir de son règne, et que soit laissé aux journalistes, la possibilité de sauver le Cameroun, et non de sauver Paul Biya qui quelque soit Lambda, Alpha et Oméga, comme toute chair, devra renoncer un jour.
Les anglophones, ayant patienté, enduré et subi la marginalisation pendant un demi siècle, sont selon nos sondages (présence effective sur le terrain) à 99%, favorables au fédéralisme, et seulement 1%, parlant de sécession. Bien plus, il est temps qu’il soit bien expliqué au bas peuple que, le Fédéralisme, n’a rien à voir avec division. Les Etats-Unis, l’Allemagne, la Suisse, étant des pays ayant adopté le fédéralisme, mais étant unis.
Que cessent ce puéril effroi, cette diabolisation, cette désinformation et cette manipulation sur le Fédéralisme que le Cameroun a du reste connu, et n’en est pas mort. Les anglophones sont donc fédéralistes, à la limite séparatistes, et sécessionnistes de manière extrêmement négligeable, et non comme veut le faire croire (à dessein) le régime néocolonial de Yaoundé.
Il faut donc, discuter de la forme de l’Etat pour en sortir définitivement. Halte aux bonimenteurs, et au jeu du chat et de la souris.