Depuis que les marches des Anglophones ont commencé, il n’y a pas eu de morts par « bousculade ». En 1990, ils avaient bravé une interdiction de manifester pour l’avènement du multipartisme. Ils se sont battus pour tous. Bilan six morts « piétinés » par balles, selon le présentateur du 20h. Cet homme-tronc, qui n’était pas sur les lieux ce jour-là, a lu le communiqué qu’on lui avait apporté, proférant l’un des mensonges les plus odieux de notre histoire récente. Il a même écrit un livre - ils en écrivent toujours un quand ils prennent leur retraite - pour s'expliquer se racheter. Mais sa carrière est à jamais marquée du sceau de cette infamie. J’espère qu’il dort la nuit.
Et nous dans tout ça ? Pourquoi n’avons-nous aucune gratitude à l’égard de nos héros ? L’histoire a donné raison aux 6 morts de Bamenda mais personne n’a dressé une stèle pour célébrer leur mémoire. Pas une rue qui porte leur nom. Certes, le multipartisme a été dévoyé mais il fut ainsi obtenu, en dépit des contre-manifestations des « patriotes ». En revanche, les tueurs ont été récompensés. Nous mangeons même à leur table Le fruit de ce forfait. Quant à l’ordonnateur du crime, il est devenu « celui qui a apporté la démocratie et la paix ».
L’Ambazonie, n’est rien d’autre qu'un cri de détresse. Un lamento de citoyens devenus des hordes d’appauvris dans leur propre pays pourtant riche. L’Ambazonie, c’est donc un électrochoc administré à un grand corps malade, non pas pour le tuer mais pour enclencher sa rémission.
Par quels mots l’expliquer à ceux –des deux bords – qui ne voient aucun second degré dans le prétendu séparatisme anglophone ?