• Il annonce la bonne maitrise de l’économie
• Selon lui, 22.000 emplois direct ont été crées
• Il dit avoir facilité le Retour et à l'Insertion des Jeunes de la Diaspora
Le président de la République était au rendez-vous hier 10 février. Dans son discours très attendu qui a débuté à 20 heures, heure locale, Paul Biya a débité un tissu de mensonges qui ont laissé plusieurs observateurs perplexes. Il a annoncé la bonne maitrise de l’économie. « En dépit d'une crise économique mondiale persistante, aggravée par les effets néfastes de la pandémie à Coronavirus qui n'a épargné aucun pays, vos problèmes et aspirations figurent parmi les grandes priorités de ce septennat. A cet égard, notre pays a, au courant de l'année écoulée, poursuivi ses efforts de développement, en tirant avantage de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030, et du 4 parachèvement du processus de décentralisation, en droite ligne des grands axes de sa marche résolue vers l'émergence en 2035. Grâce à une bonne maitrise de notre économie », a indiqué Paul Biya. Un discours qui sonne faux, quand on sait que la dette publique du pays s’est creusée sous le poids des lourds investissements consentis pour organiser la compétition. Elle dépasse aujourd’hui les 40 % du PIB. Les conséquences de cet endettement se payent cash. Le pays peine à mobiliser la somme de 100 milliards de FCFA sur le marché monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale depuis le 10 janvier. Et que l’Indice des prix à la consommation finale des ménages (IPC) en décembre a cru de 1% à Yaoundé, la capitale camerounaise, et de 1,9% dans la ville de Douala. Le kilogramme du riz le plus moins cher coute désormais 500 FCFA, dans un pays où le SMIG est de 36.270 FCFA. Le prix du poisson a explosé sur le marché et celui des loyers a fortement grimpé, se situant entre 20 et 35 000 FCFA la chambre dite moderne.
Toujours selon Paul Biya, « nous avons continué la mise en place du Plan Triennal Spécial-Jeunes, qui a permis le financement de 8430 projets, 119 clusters économiques, 132 villages pionniers de seconde génération ainsi que la création de près de 22.000 emplois directs. A cela, il convient d'ajouter, la construction d'une quarantaine de Centres Multifonctionnels de Promotion des Jeunes et la mise en place effective de l'Observatoire National de la Jeunesse. Les premières actions de cette instance sur le terrain, ont permis la production de 50.000 cartes biométriques pour les jeunes, destinées à faciliter leur accès à plusieurs produits et services sociaux de base à des coûts réduits », a-t-on appris de la bouche de Paul Biya. Un autre tissu d’incongruité qui donne à se poser certaines questions. Ces 22 000 emplois directs ont été créés où ? Les concours d’entrée à la fonction publique qui constitue un lieu primordial de recrutement, ont eu lieu, mais le nombre de place a drastiquement diminué de près de 50 %.
Enfin Paul Biya a déclaré qu’ « avec la participation de plus en plus manifeste des jeunes de la diaspora à la construction de notre pays, le Gouvernement a mis en place un cadre incitatif favorable à leurs initiatives entrepreneuriales, à travers le Programme d'Aide au Retour et à l'Insertion des Jeunes de la Diaspora. C'est le lieu de redire que le Cameroun a besoin de tous ses fils, y compris ceux de sa diaspora, qui désirent s'impliquer et s'engager dans la dynamique nationale et républicaine de l'émergence de notre pays. Aussi, le Gouvernement entend-il au cours de cette année, soutenir davantage l'initiative d'appel à projets lancée pour la participation des jeunes de la diaspora au développement de notre pays », a encore ajouté Paul Biya, qui curieusement continue de maintenir une épée de Damoclès sur la diaspora avec le maintien de la nationalité unique pour les Camerounais. Comment le président peut-il parler d’insertion de la diaspora en faisant fi du problème de la double nationalité, se demande-t-on dans les salons huppés de Yaoundé. Incohérence donc pour celui qui promouvoir le retour des jeunes au Cameroun, tout en leur brandissant qu’ils sont des étrangers.