Le parti MRC appelle à une mobilisation du pouvoir pour éviter le pire.
Dans une circulaire récemment rendue publique, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), « dénonce et condamne l’assassinat survenu entre le 6 et le 8 novembre 2017, de soldats et de civils dans la Région du Nord-Ouest », non sans rappeler que l’assaut du 1er octobre dernier lancé par l’armée dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest et les attaques armées menées par des assaillants contre les forces de maintien de l'ordre, ont marqué un tournant critique dans ce qui était au départ une crise politique, mais que le gouvernement s’est évertué à transformer en crise sécuritaire, et qui est en passe de devenir une guerre civile.
A en croire Maurice Kamto, la situation actuelle résulte d’une suite d’observations. Ce sont notamment « l’insolente indifférence du président de la République, Paul Biya, vis-à-vis des problèmes des Camerounais », « l’intense activité verbale de quelques ministres et fonctionnaires pyromanes » et « l’irresponsabilité politique du Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, Ndlr) et de ses partis alliés qui, manifestement aveuglés par la rente que leurs dignitaires tirent du pouvoir, ne réalisent pas encore que le Renouveau vient d’engager le pays dans l’aventure ».
Toute chose qui laisse penser au président national du Mrc qu’avec les attaques armées des 06, 07 et 08 novembre derniers contre les forces de maintien de l’ordre et les civils, « on semble définitivement entré dans l’escalade de la guerre civile ».
Maurice Kamto, déplore également le fait que le président de la République ne se soit jamais déplacé pour apporter le réconfort de la nation aux populations sinistrées par les affres de la guerre contre Boko Haram dans l’Extrême-Nord.
« Comment le président Biya, élu depuis plusieurs mandats successifs avec des scores de près de 80 % des suffrages, peut-il avoir autant peur d’approcher son peuple ? Y compris même quand celui-ci est dans la plus grande détresse et que l’urgence de son intervention politique est vitale ? », s’interroge-t-il.
En rappelant que le président Paul Biya est au service du Cameroun, de tous les Camerounais et non l’inverse, Maurice Kamto suggère que le chef de l’Etat s’investisse « sans réserve dans l’arrêt de la guerre civile débutée dans le Nord-Ouest qui menace le Sud-Ouest, mais qui peut embrasser l’ensemble du pays ».
Une action possible au travers des préalables tels la rupture de la condescendance politique (du chef de l’Etat) vis-à-vis des Camerounais, aller à la rencontre des populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ou encore, l’organisation du « dialogue politique national qui traitera outre l’épineuse question anglophone, les questions électorales, notamment de la révision du Code électoral, et les réformes institutionnelles ».