L’affaire Savannah Energy rend les relations tendues entre les pays de Paul Biya et Mahamat Idriss Déby. « Entre le Cameroun et le Tchad, Savannah Energy et le pétrole de la discorde », se permet de titrer le média Jeune Afrique dans l’un de ses articles portant sur le dossier.
Il écrit que « N’Djamena accuse Yaoundé de soutenir une prise de contrôle illégale d’actifs pétroliers sur son territoire. Au cœur des suspicions : Savannah Energy, une société britannique qui compte des alliés influents sur le continent ».
En effet, se rappelle Jeune Afrique, « tout commence le 09 décembre dernier. La société britannique Savannah Energy et sa filiale domiciliée aux Bahamas, Savannah Midstream Investment Limited (SMIL), annonçaient dans un communiqué qu’ExxonMobil avait accepté de leur céder pour 407 millions d’euros la totalité des actifs d’EssoExploration and Production Chad, ainsi qu’une participation dans le pipeline Tchad-Cameroun devant acheminer à terme le pétrole brut jusqu’au port camerounais de Kribi ».
L’acteur de la Société civile des réconciliateurs Me Christian Bomo Ntimbane a sa petite idée du sujet : « Affaire Savannah : forte odeur de détournement d'argent de la SNH, la compagnie pétrolière nationale camerounaise », écrit l’avocat sur les réseaux sociaux.
Dans son développement, Me Christian Bomo Ntimbane laisse entendre que « Savannah Energy de Londres qui est une compagnie pétrolière connue, négocie l'achat des actions détenues par Exxon (Esso) dans le capital de Cotco.
Mais curieusement c'est Savannah Midstream du Bahamas créé seulement en décembre 2022 qui vient vendre les actions. Et c'est à ce Savannah du Bahamas que la Société nationale des hydrocarbures (SNH) va payer les 26 milliards de francs CFA représentant le coût des actions qu'elle achète.
Vous devez savoir qu'en droit, la filiale à une personnalité juridique distincte et autonome par rapport à la société-mère. Cette affaire, je le maintiens, s'apparente à un détournement des deniers publics à la SNH au profit d'une nébuleuse basée dans un paradis fiscal aux Bahamas ».
Dans une publication, le journaliste Rémy Ngono lui fait une liaison entre l’affaire et la première dame : « Scandales du pétrole entre le Cameroun et le Tchad : les biens immobiliers de Chantal Biya en France ciblés », écrit-il. La suite de cette affaire va sans doute montrer les vrais visages.